La présidente du Front national Marine Le Pen a remporté le prix du menteur de l’année pour ses nombreuses fausses affirmations sur les migrants.
La deuxième édition du prix du menteur en politique a couronné vendredi Marine Le Pen. L’année dernière, Nicolas Sarkozy avait fait les frais du politologue Thomas Guénolé, le créateur du prix. Ce dernier récompense avec humour les plus gros mensonges de la classe politique française pour "encourager le grand public à vérifier la véracité de ce que dit le personnel politique".
Selon Thomas Guénolé, Marine Le Pen s’est vu décerner ce prix "pour son accumulation d’affirmations fausses sur les migrants (par exemple sur l’ampleur de la vague d’arrivants, sur leur sexe et leurs motivations, sur le faux assaut de migrants contre des pompiers à Calais, par martelage de cette question lors des régionales alors que ce n’est pas une compétence régionale…) ou sur le djihadisme".
Le jury présidé par le politologue Thomas Guénolé était composé de six journalistes : Mélissa Bounoua (Reader, Slate), Alexandre Devecchio (FigaroVox, Le Figaro), Hugo Domenach (Le Point), Samuel Laurent (Les Décodeurs, Le Monde), Cédric Mathiot (Désintox, Libération), Antoine Krempf (Le Vrai du Faux, France Info).
Le reste du palmarès
-Prix spécial du jury : Patrick et Isabelle Balkany (Les Républicains, LR), pour l’ensemble de leur carrière.
-Prix "Un certain regard" (ex æquo) : Claude Bartolone (Parti socialiste, PS), pour avoir accusé Valérie Pécresse de défendre "la race blanche", et Pierre Lellouche (LR), pour son droit de réponse "à la bien-pensance" aux articles ayant pointé son intox sur les indemnités accordées aux réfugiés.
-Prix Robocop : Bernard Cazeneuve (PS), pour avoir relayé la version mensongère du RAID selon laquelle l’assaut de Saint-Denis s’est fait sous un déluge de tirs de la part des terroristes.
-Le cumulard de l’année : Jean-Yves Le Drian (PS), pour son cumul des fonctions de ministre de la défense et de président de la région Bretagne, en contradiction avec un engagement solennel de François Hollande.
-Meilleur second rôle féminin : Lydia Guirous (LR), éphémère porte-parole du parti Les Républicains, pour avoir prétendu que la France est le pays européen qui accueille le plus d’étrangers.
-Meilleur second rôle masculin : Christian Estrosi (LR), pour son virage à 180 degrés sur la position à tenir à droite face au Front national.
-Meilleur costume : Bernard Cazeneuve (PS), pour avoir exagéré le nombre de reconduites à la frontière, afin d’assurer qu’il est plus ferme que la droite lorsqu’elle était au pouvoir.
-Prix spécial de l’audace statistique : François Hollande, pour avoir tenté de vanter le "bon bilan" de plus de trois mille perquisitions sous état d’urgence alors qu’elles ont abouti à… seulement quatre vraies procédures antiterroristes.
-Prix du jeune espoir : Laurent Wauquiez (LR, 40 ans), "pour sa spectaculaire accumulation de mensonges sur lui-même pour se construire un personnage public globalement factice" et sur de multiples sujets politiques (par exemple sur les relations politiques entre Charles de Gaulle et Guy Mollet).