Discours du président de la République à la cérémonie d’hommage de la Nation aux victimes des attentats du 13 novembre

Lundi 16 novembre, la France observait une minute de silence en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre. Un peu partout dans le monde, les pays amis ont également été suspendus à la mémoire des victimes. C’est aujourd’hui que le pays rendu un hommage national, un hommage qui a commencé par une chanson de Nolwenn Leroy.

Aux Invalides, François Hollande a prononcé un discours bouleversant axé sur la fraternité et la nécessité pour la France de "se relever" et "d’aller de l’avant" après le deuil des 130 morts des attentats du 13 novembre.

La présidence de la République a choisi la date du 27 novembre 2015 pour laisser le temps aux proches d’organiser les obsèques de leurs disparus. La cérémonie, qui a débuté par l’énumération des 130 victimes des attentats du 13 novembre, s’est donc tenue deux semaines jour pour jour après les attentats.

"Le 13 novembre 2015 restera un jour inoubliable dans l’histoire de la France". C’est ainsi que le discours de François Hollande a commencé, dans la cour des Invalides où étaient rassemblées les grandes figures politiques françaises. Les terroristes ont commis un " acte de guerre " contre la France et le monde libre, a déclaré le président de la République, très ému, tout comme l’assistance qui l’écoutait dans un grand silence.

" La Nation pleure les victimes, cent trente voix qui se sont tues à jamais, ces hommes et femmes qui incarnaient la liberté ", a poursuivi François Hollande qui s’est personnellement adressé aux familles, amis, voisins, collaborateurs ou simples connaissances. Il a évoqué "les couples brisés, les frères et sœurs disparus, les projets effondrés". " La France est à vos côtés pour faire le deuil ", a affirmé le président de la République.

" La France restera elle-même, telle que les disparus l’avaient aimée. Ils sont la raison de défendre la République, la liberté et la démocratie ", a poursuivi François Hollande. Il a également cité la cinquantaine de communes de France d’où étaient originaires les victimes et a remercié les 17 pays qui ont porté le deuil avec la Nation.

François Hollande a également rendu hommage à la capitale, " P  aris, une ville qui vibre, qui vit, tout en terrasses animées, qui aime les arts et les belles choses, la musique, à l’image du Bataclan qui, "depuis deux siècles incarne l’esprit de Paris ". "La musique est insupportable aux oreilles des terroristes, mais ils ne l’arrêteront pas", a prévenu le président de la République. 

"La France n’est l’ennemie d’aucun peuple", a poursuivi François Hollande. "Nous multiplierons les spectacles, les rendez-vous sportifs et culturels, les expositions", a-t-il clamé. "La France est une seule et même nation. Nous diviser ? Nous opposer ? Ils se trompent lourdement", a martelé le chef de l’État.

"Le fanatisme, l’obscurantisme, la négation de la grandeur et de la beauté sont les ennemis de la démocratie", a continué François Hollande qui n’a pas oublié les militaires engagés en Syrie, en Irak, au Sahel, les policiers et les gendarmes, ces "défenseurs des libertés fondamentales". Humanité et dignité étaient aussi présentes dans le discours de François Hollande.

"La France, c’est un art de vivre, une volonté farouche d’être ensemble, attachement à la laïcité et à la liberté", a résumé François Hollande qui a également remercié les anonymes qui se sont pressés sur les lieux des attentats du 13 novembre. Le discours du président de la République était suivi de la Marseillaise.