Après les attentats à Paris, la majorité des Français se disent ouverts à un gouvernement d’union nationale. Pour 77% des Français, ce serait une bonne chose.
Les attentats à Paris ont changé le regard des Français sur le mode de gouvernance de l’Etat. En effet, une très large majorité d’entre eux se disent favorables à un gouvernement d’union nationale. D’après le sondage Harris Interactive réalisé pour le Forum pour la gestion des villes et des collectivités territoriales, publié lundi, 77% des Français trouvent que c’est une "bonne chose".
Dans le détail, la mise en place d’un gouvernement composé de personnalités issues de différents partis politiques, de la majorité comme de l’opposition, serait une "assez bonne chose" pour 52% des sondés et une "très bonne chose" pour 25% d’entre eux. A l’inverse, 21% considèrent que c’est une "plutôt mauvaise" (13%) voire une "très mauvaise" chose (8%). Pour 68% un gouvernement d’union nationale permettrait de mieux assurer la sécurité et la lutte antiterrorisme. Mais plus de la moitié des sondés (58%) craint un risque "d’immobilisme lié au manque d’accord entre les acteurs politiques concernés".
La classe politique est en outre réticente à l’idée d’un gouvernement d’union nationale. L’entourage du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis estime que la formation d’un gouvernement d’union nationale n’est pas envisageable car "les Républicains et le Front national ne sont pas dans un état d’esprit d’unité". Pour autant, près d’une personne interrogée sur deux (46%) considère que le FN devrait faire partie d’un tel gouvernement, s’il était constitué.
En mai 2012, début du quinquennat de François Hollande, seulement 54% des sondés s’étaient déclarés en faveur d’un gouvernement d’union nationale. En janvier, après les attentats de Charlie Hebdo, 78% des Français étaient favorables à un tel gouvernement, formé de la droite, du centre et de la gauche.
Enquête réalisée en ligne les 19 et 20 novembre 2015, auprès d’un échantillon de 1 360 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.