Interrogé par le Journal du dimanche, Jean-Marie Le Pen juge que sa fille Marine "ne s’est pas améliorée" depuis qu’elle est à la tête du FN il y a quatre ans. Et que sans changement, elle n’aurait pas le vote de son père en 2017.
Le feuilleton de la famille Le Pen suit toujours son cours. Dans une interview accordée au Journal de dimanche, ce 9 août, le président d’honneur du parti a stipulé clairement que si sa fille ne change pas, elle n’aura pas son vote pour les prochaines présidentielles. "Sans changement, je ne voterai pas pour Marine en 2017", a prévenu Jean-Marie Le Pen. Une déclaration qui est intervenue quelques jours après l’annonce de sa convocation par le bureau exécutif du FN qui pourrait prononcer son exclusion.
Marine Le Pen a succédé à son père à la tête du Front national il y a quatre ans. Questionné sur d’éventuels regrets suite à cette ascension, Jean-Marie Le Pen a expliqué que ce choix s’est manifesté il y a quatre ans entre deux candidats de valeur, dont Marine Le Pen et Bruno Gollnisch. "J’ai choisi Marine Le Pen au bénéfice de l’âge et de la santé. En quatre ans, il faut bien dire la vérité, elle ne s’est pas améliorée", a-t-il constaté. Selon lui, Marine Le Pen montre l’ambition de devenir un jour Président de la république, "mais elle n’en prend pas les moyens, ni les moyens éthiques, ni les moyens politiques". Plus encore, le fondateur du FN a ajouté que sa fille "scie la branche sur laquelle elle est assise, avec des procédés qui révulsent même ses adversaires."
Concernant son éventuelle exclusion du parti qu’il a fondé, Jean-Marie Le Pen se réfère à l’histoire. "C’est comme sous la Terreur ! C’est 1793 !", a-t-il estimé. Le fondateur du parti extrême droite interpelle les Français en disant "vous connaissez à l’avance les décisions du tribunal révolutionnaire ? Il est vrai que Saint-Just [Florian Philippot] siège parmi les ’juges’ nommés par Marine Le Pen...". Jean-Marie Le Pen n’a pas caché qu’il est "victime d’une injustice majeure". Néanmoins, il promet de ne pas baisser les bras et de se battre "jusqu’à la victoire du droit, de la justice, de la légalité".