La France s’est indignée mercredi des pratiques "inacceptables" des services secrets américains qui ont écouté pendant des années les présidents français. C’est "choquant", lance Jacques Chirac.
Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande espionnés par leurs "alliés" américains, la publication de National Security Agency a fait l’effet d’une bombe, mardi. "Inacceptables" et "choquantes". C’est ainsi que l’ancien président de la République, Jacques Chirac, a qualifié mercredi les écoutes par les services secrets américains.
Selon les termes communiqués par l’entourage de l’ancien chef de l’Etat, "La France et les Etats-Unis sont des alliés historiques. La France a toujours agi vis-à-vis des Etats-Unis dans un esprit d’amitié, de confiance, d’indépendance et de franchise [...] De telles méthodes entre pays alliés et amis sont inacceptables".
Les révélations de cet espionnage par Libération et Mediapart, sur la base d’informations fournies par le site Wikileaks ont provoqué la colère au sommet de l’État français. "La France ne tolérera aucun agissement mettant en cause sa sécurité", a déclaré l’Élysée. François Hollande a réuni dès hier matin un Conseil de défense qui a permis, selon Manuel Valls "de mesurer et de partager l’émotion et la colère […] face à ces pratiques inacceptables émanant d’un pays ami".
Les écoutes téléphoniques
La NSA, service de renseignements électroniques US, a écouté en 2006 Jacques Chirac se plaindre des initiatives "inopportunes" et "inexactes" de Philippe Douste-Blazy, son ministre des Affaires étrangères. Elle a entendu fin 2008 Nicolas Sarkozy se vanter d’être le "seul" à pouvoir faire face à la crise financière. Il se disait secrètement prêt à une initiative commune avec la Russie, "sans les États-Unis" pour faire avancer la paix au Proche-Orient. Enfin, la NSA a espionné François Hollande, qui, à peine élu, évoquait une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro avec Angela Merkel, la chancelière CDU et Sigmar Gabriel, le patron du Parti social-démocrate allemands.