Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé mercredi soir la création de deux cellules de "community managers" contre le cyberdjihadisme. Une démarche visant à dénombrer les résidents français impliqués dans les filières djihadistes.
L’Etat déploie ses armes numériques face au militantisme djihadiste sur Internet. Dans le cadre de la Masterclasse "De nouveaux médias, pour de nouvelles formes d’engagements ?" organisée mercredi 27 mai par le HuffPost et l’université Paris-Dauphine, Manuel Valls a annoncé que le gouvernement va créer deux cellules de "community managers" contre le cyberdjihadisme.
Après avoir créé début 2015 le site "Stop Djihadisme", l’Etat veut ainsi "franchir une nouvelle étape" avec ces deux cellules l’une publique, l’autre associative. Le but : s’adresser "au cœur de la cible, les jeunes en voie de radicalisation eux-mêmes", souligne Manuel Valls. "Nous allons donc mettre en place un bataillon de community managers de l’État pour opposer, et c’est le plus difficile, une parole officielle à la parole des jihadistes et ne pas leur laisser l’espace numérique", a annoncé le Premier ministre. Concernant ces community managers, "on va recruter non pas que des policiers, mais aussi des ’hackers’", a suggéré Manuel Valls.
Le Premier ministre a profité de cette Masterclass pour donner un nouveau pointage du nombre de résidents français "impliqués" dans les filières djihadistes en Syrie et en Irak, qui a atteint 1 704 personnes, contre 1 573 lors d’un dernier bilan, fin avril. Au côté de Manuel Valls participait à cette Masterclass Dominique Bons, la mère de deux djihadistes français de Daesh tués en Syrie, qui anime une association contre l’embrigadement dans les groupes djihadistes.