Avec les déclarations chocs de Jean-Marie Le Pen, une réaction abrupte de sa fille, un risque de scission s’annonce au sein du parti. Mais dans une interview exclusive accordée au Figaro, Marine Le Pen met les points sur les "i".
Dans une interview au Figaro à paraître ce jeudi, Marine Le Pen fait part de son incompréhension face à la multiplication récidiviste des provocations de son père. La présidente du Front national (FN) réitère qu’elle n’apportera pas son soutien à la candidature de Jean-Marie Le Pen aux régionales en Paca.
Alors qu’elle commente la crise actuelle au sein de son parti, Marine Le Pen, visiblement opposée à son père, développe les raisons pour lesquelles elle souhaite organiser un bureau politique rapidement. Argumentant que le FN est le seul outil d’espérance pour la France, elle a expliqué qu’elle était contrainte, dans l’intérêt de son pays, de "prendre une décision difficile qui met en cause des liens filiaux." Marine Le Pen a indiqué clairement que personne ne pouvait affaiblir le Front national. "Je ne laisserais personne le faire", a-t-elle ajouté "en tout cas, pas tant que je serai présidente."
Dans sa prise de parole au quotidien, la présidente du Front national a également déclaré qu’une rencontre avait eu lieu entre elle et Jean-Marie Le Pen pendant plus d’une heure dans son bureau au siège de Nanterre. "Je lui ai fait part de mon incompréhension, face à la multiplication récidiviste de ses provocations qui, évidemment, nuisent au Front national", a affirmé Marine Le Pen en assurant qu’elle ne soutiendrait pas sa candidature aux régionales en Paca.
Interrogée sur la possibilité d’une candidature dissidente du président d’honneur aux régionales en Paca, elle a répondu que ces choses pouvaient arriver et qu’il y aurait donc un candidat du Front et un candidat dissident. Concernant l’âge de Jean-Marie Le Pen, né en 1928, sa fille estime que la direction d’un mouvement politique ne devrait pas prendre en compte des éléments personnels parce que "les dégâts politiques, eux, sont bien là". Selon Marine Le Pen, il est impossible de faire régner l’autorité et d’imposer une discipline à tous, sauf au président d’honneur. "Sinon, c’est l’anarchie, le chaos et la contradiction", a-t-elle conclu.