Emmanuel Macron était un banquier. Dans le gouvernement, il incarne la ligne libérale vers laquelle a bifurqué François Hollande.
Le Figaro dit que c’est la petite phrase qui secoue la gauche ce mercredi matin. "Les jeunes Français doivent avoir envie de devenir milliardaires", a dit le ministre de l’Economie, interrogé sur l’économie du web, parce que "l’économie du Net est une économie de superstars".
Des propos qui marquent les esprits, à l’antipode du "je n’aime pas les riches" prononcé par François Hollande en janvier 2007 ou du "rêve Français" mis en avant pendant la dernière campagne présidentielle. Sur les réseaux sociaux, il y a même une phrase partagée par Fleur Pellerin pendant la campagne qui explique que "le rêve français, ce n’est pas forcément de devenir milliardaire,... c’est que nos enfants vivent mieux que nous".
La gauche de la gauche tombe et n’a pas tardé à réagir. "Ce ne sont pas quelques milliardaires de plus qui vont nous aider à sortir de la crise", estime Pierre Laurent, dirigeant du PCF. "Il parle d’argent mais sa pensée est pauvre, misérable", regrette Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF. Son meilleur opposant à Solférino, Gérard Filoche, membre du bureau national du Parti socialiste, s’est également exprimé : "Macron se démasque, l’homme des milliardaires, déjà que la France en a de trop et trop de pauvres en même temps", a-t-il dit. Alexis Corbière, proche de Jean-Luc Mélenchon et secrétaire national du Parti de gauche y voit une nouvelle bourde, au même titre que François Rebsamen sur les chômeurs.
Par contre à droite, la petite phrase du ministre est accueillie avec plutôt de la sympathie. Conseiller régional UMP en Ile-de-France, Stéphane Beaudet confie que "2012 est loin et c’est tant mieux". "Ce serait grave des jeunes qui veulent être milliardaires ?", s’étonne de son côté Aurore Bergé, proche de Valérie Pécresse.