Alors qu’André Vallini, le secrétaire d’Etat à la réforme territoriale opte pour un transfert, le premier ministre défend le maintien de la politique de l’emploi dans le giron de l’Etat.
Dans le cadre de la réforme territoriale, le premier ministre n’hésite pas à recadrer André Vallini partisan du transfert et défend ce lundi le maintien de la politique de l’emploi dans le giron de l’Etat. En prenant la parole au Conseil régional de Bourgogne, à Dijon, le locataire de Matignon a indiqué sur le récit du Figaro que le gouvernement compte améliorer la concertation avec les régions, en organisant des réunions "très régulières" pour "mieux travailler sur les politiques économiques, de formation, d’emploi ou d’apprentissage". Manuel Valls de rajouter mais "l’emploi doit rester de la prérogative de l’Etat, nous en parlons souvent avec le ministre du Travail".
Rappelons que le secrétaire d’Etat à la Réforme territoriale André Vallini, avait estimé la semaine dernière qu’"il y aurait une vraie cohérence à donner aux régions tout ce qui concerne l’emploi". Il s’agit d’un transfert de compétences défendu par la présidence de l’Association des Régions de France (ARF), et par la majorité sénatoriale. André Vallini avait notamment indiqué, "à titre expérimental, pour les régions volontaires", des mises à dispositions de personnels de Pôle emploi. En marge d’un déplacement à Evry, le premier ministre avait déjà appelé à "veiller à ne pas déstabiliser un système qu’il faut d’abord faire mieux fonctionner au plus près du terrain", jugeant qu’il n’y avait "pas besoin de transfert de compétence" en matière d’emploi.
Il est déjà prévu dans le projet de Nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe) le transfert aux régions de la gestion des collèges, des routes, des transports interurbains et des transports scolaires qui est aujourd’hui assurée par les départements.
Lorsqu’André Vallini et la ministre Marylise Lebranchu ont été auditionnés par la commission des lois du sénat, sur ce projet de loi, le 4 décembre, le président de cette commission, Philippe Bas (UMP) avait annoncé qu’"on ne comprendrait pas" qu’on accroisse les attributions des régions sans "qu’elles n’aient aucune responsabilité nouvelle dans la lutte contre le chômage et la reconversion des bassins d’emploi en difficulté".
"Si on donne aux régions le développement économique et la formation professionnelle, il manque un pied à la table : l’emploi", avait également indiqué le rapporteur du texte, René Vandierendonck (PS). Il précise que la commission des lois va "essayer de faire des propositions" à ce sujet.