Très sollicité par les associations caritatives sur la stigmatisation des exclus et des chômeurs, François Hollande a confié ce mardi à Clichy que la pauvreté est "humiliation" pour la République.
Selon les déclarations du chef de l’état ce mardi à Clichy, la pauvreté représente une "humiliation" pour la République alors qu’il est vivement sollicité par les associations caritatives sur la stigmatisation des exclus et des chômeurs. François Hollande a participé à une table-ronde à Clichy-la-Garenne, aux portes de Paris. Cette réunion à son propre initiative visait à élaborer le bilan - en demi-teinte - d’un plan de lutte contre la pauvreté déclenché deux ans plus tôt.
D’après les commentaires rapportés par Libération, Thierry Kuhn, président d’Emmaüs France, a déploré les "paroles, y compris au plus haut niveau de l’Etat, sur la stigmatisation des chômeurs". Il a en effet rappelé le "projet de contrôle renforcé des chômeurs" que le ministre du Travail François Rebsamen a avancé début septembre. Par ailleurs, François Soulage, président du Collectif Alerte et ancien président du Secours catholique partage les mêmes sentiments que le président d’Emmaüs France en disant "encore trop de discours publics continuent à entrer dans la stigmatisation des chômeurs".
S’il a esquivé cette question précise, le patron de l’Elysée a donné une réponse aux préoccupations des associations sur l’accroissement de la pauvreté en prononçant un discours de principe, en guise de conclusion de la table-ronde. "Les pauvres dans notre pays sont des citoyens non pas comme les autres mais à l’égal des autres", a affirmé Hollande précisant que la pauvreté "est une blessure pour celles et ceux qui sont concernés mais c’est une humiliation pour la République".
Toujours dans son allocution, le président de la république a indiqué que "la pauvreté, ce n’est pas les autres". Il a également souligné que les Français ressentaient le "risque que les enfants et les petits-enfants puissent un moment, eux-aussi, être touchés".
François Hollande considère que "la solidarité n’est pas un supplément d’âme, n’est pas la générosité" mais "un principe républicain qui ne passe pas par l’Etat mais par l’ensemble de la société française". Le chef d’état de rajouter : "la fierté collective, c’est de permettre que nous puissions, non pas supprimer, éradiquer la pauvreté mais faire en sorte que tous ceux qui sont loin puissent être ramenés, raccrochés, repris par l’action collective", avant de terminer : "c’est ça qui fait non pas seulement la dignité d’un individu mais la fierté d’une nation".