D’après Le Parisien, seuls 20% des élus UMP sont à jour de leurs cotisations. Le parti se trouve en pleine crise financière avec environ 50 millions d’euros de dettes.
Un député UMP ne cache pas son amertume dans Le Parisien : "Question solidarité, on a encore beaucoup de chemin à faire" soupire-t-il en évoquant un vieux serpent de mer au parti, celui des parlementaires qui ne sont pas à jour de leurs cotisations. Il renchérit en ajoutant : "En interne, moins on en parle, mieux on se porte, c’est l’omerta !" s’indigne l’élu qui dénonce "un vrai scandale".
En effet, les chiffres publiés par Le Parisien ont de quoi interpeller : 284 députés, sénateurs et eurodéputés rechigneraient à mettre la main à la poche, sur un total de 350. Le parti enregistre seulement donc 66 bons élèves, ce qui représente moins de 20%. Devant les ténors de l’UMP, la juriste indépendante Anne Levade, présidente de la haute autorité du parti, a encore soulevé le problème mardi.
Les travers financiers du principal parti d’opposition sont de notoriété publique avec une dette avoisinant les 50 millions d’euros. Catherine Vautrin, l’ancienne trésorière de l’UMP qui a quitté ses fonctions depuis le départ forcé de Jean-François Copé, ne s’étonne pas d’une telle situation : "Vous n’imaginez pas à quel point c’est compliqué de courir après un député ou un sénateur qui n’est pas à jour de cotisations. Vous seriez même surpris d’apprendre qui figure sur la liste".
Le régime de cotisation des parlementaires se divise en trois : l’adhésion annuelle à l’UMP (60 € pour un élu), la cotisation au groupe (250 € par mois prélevés directement sur l’indemnité représentative des frais de mandat), puis une cotisation mensuelle au parti comprise entre 150 et 250 € par mois selon le poids de la circonscription. C’est au niveau de la cotisation que le parti rencontre des difficultés, selon un haut gradé de l’administration de l’UMP.
Afin de remettre les pendules à l’heure, les investitures des candidats aux prochaines sénatoriales, qui auront lieu en septembre, ne seront validées que si l’élu en question est à jour de cotisations.