Le numéro vert "119-Allô enfance en danger", qui fête ses 20 ans, a transmis 9.235 cas en 2009 aux conseils généraux en charge de la protection de l’enfance, ont annoncé lundi les responsables de ce service téléphonique gratuit, qui lancent une nouvelle campagne de sensibilisation.
PARIS (AFP) - Le numéro vert "119-Allô enfance en danger", qui fête ses 20 ans, a transmis 9.235 cas en 2009 aux conseils généraux en charge de la protection de l’enfance, ont annoncé lundi les responsables de ce service téléphonique gratuit, qui lancent une nouvelle campagne de sensibilisation.
Le 119 est un numéro gratuit, ouvert 24h sur 24 et 365 jours par an, qui emploie 50 écoutants, des professionnels salariés à mi-temps (psychologues, juristes, travailleurs sociaux, etc.).
Près de 500.000 appels ont été décrochés en 2009, via une entreprise prestataire extérieure qui assure un premier filtrage pour éviter les nombreux appels "parasites".
Parmi ces appels, 30.716 ont fait l’objet d’un entretien avec un écoutant du 119, a expliqué Nathalie Le Maire, directrice générale adjointe du Groupement d’intérêt public de l’enfance en danger (Giped), lors d’une conférence de presse.
Un tiers de ces entretiens, soit 9.235 cas, ont débouché sur une transmission d’informations aux départements, le reste faisant l’objet d’une aide immédiate (conseil, soutien, orientation par téléphone).
Lorsqu’ils sont transmis aux services des conseils généraux en charge de la protection de l’enfance, environ 80% des situations sont confirmées après enquête, a précisé Mme Le Maire.
Selon une étude menée en 2009, environ 60% des enfants qui ont fait l’objet d’une alerte aux départements n’étaient pas connus des services sociaux, a précisé Mme Marie-Paule Martin-Blachais, directrice générale du Giped.
Les appelants du numéro vert sont en majorité des adultes et un sur trois fait partie de la famille proche (parents, beaux-parents, grands-parents, etc). Les voisins représentent 7,8% des appelants, et le personnel institutionnel (instituteurs, etc.) 4,8%.
Les enfants concernés représentent en moyenne 10% des appelants.
Dans un appel sur quatre, l’appelant refuse de s’identifier (un sur deux pour les affaires transmises aux départements).
Les auteurs présumés du danger sont à 90% des membres de la famille proche (mère, père, beau-parents), et dans plus de huit cas du 10, les violences évoquées sont soit physiques (35,7%) soit psychologiques (50,9%). On comptabilise aussi des négligences lourdes (18,1%), une éducation défaillante (18,4%), des violences sexuelles (9,1%), et des dangers dus au comportement de l’enfant (4,5%).
Une nouvelle campagne d’information a été lancée lundi, journée mondiale d’assistance téléphonique aux enfants, organisée par le réseau Child helpline international, qui fédère 86 lignes d’assistance téléphonique à l’enfant.
La campagne s’appuie notamment sur des affichages dans les transports en commun (métro et RER parisien, bus de six grandes agglomérations, métro marseillais) et les gares, ainsi que sur des SMS de sensibilisation, envoyés lundi par SFR à tous ses clients de 10 à 18 ans.
Créé par la loi du 10 juillet 1989, le service national d’accueil téléphonique pour l’enfance maltraitée a ouvert le 9 janvier 1990, avant de se voir attribuer un numéro simplifié plus facilement mémorisable (le 119) en 1997.
Le Giped, qui regroupe également l’observatoire national de l’enfance en danger (Oned), est financé à 50% par l’Etat et à 50% par les départements.