La réforme du permis de conduire est entrée en vigueur lundi dans toute la France, avec l’objectif, selon le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, d’un délai d’obtention "moins long" et d’un permis "plus adapté à la conduite du XXIe siècle".
ROSNY-SOUS-BOIS (AFP) - La réforme du permis de conduire est entrée en vigueur lundi dans toute la France, avec l’objectif, selon le secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, d’un délai d’obtention "moins long" et d’un permis "plus adapté à la conduite du XXIe siècle".
Dominique Bussereau et Michèle Merli, déléguée interministérielle à la Sécurité routière, se sont rendus pour l’occasion au centre d’examen du permis de conduire de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où la réforme s’applique depuis environ trois semaines.
Celle-ci a en effet été lancée le 8 mars dans quatre régions tests, mise en place par étapes, et concerne désormais tout le territoire.
M. Bussereau a rencontré des jeunes qui venaient de passer les examens du code et de la conduite ainsi que des responsables d’auto-école et des inspecteurs. Il a insisté sur la nécessité d’un permis "moins cher", "moins long à obtenir" et "plus adapté à la conduite du XXIe siècle".
Les délais de passage à l’examen ont ainsi été réduits à deux mois et des examens supplémentaires ont été mis en place dans les départements où il y avait une forte attente, selon Mme Merli.
"On veut faciliter le système permettant à un jeune d’accéder au permis", a renchéri M. Bussereau, tout en précisant : "ça ne veut pas dire que le permis sera plus facile en terme de connaissances".
Pour le code, "on essaie d’éviter les questions piège, celles qui ne sont plus adaptées", a expliqué le secrétaire d’Etat après avoir transmis leur résultat à trois jeunes, dont deux ont été reçus.
Pour la conduite, le candidat doit obtenir 20 points. Il gagne un point s’il a une "conduite courtoise", un autre s’il roule "écolo", c’est-à-dire si sa façon de conduire est respectueuse de l’environnement eu égard à la consommation de carburant.
Surtout, le candidat doit montrer plus d’autonomie qu’auparavant lors de l’épreuve : il doit par exemple atteindre une destination grâce aux panneaux de signalisation, ou encore choisir dans une rue le lieu où il gare la voiture.
Pour Virginie Morini, inspectrice au centre de Rosny-sous-Bois, cette autonomie accordée aux candidats est le principal changement après la réforme. De plus, avec ce nouveau permis, "on évalue plus dans la globalité, on n’est pas là pour chercher l’erreur mais pour voir le négatif et le positif", selon Mme Morini.
Selon Françoise Damideaux, responsable de trois auto-écoles et du Conseil national des professions de l’automobile (CNPA) en Seine-Saint-Denis, les résultats positifs ont baissé de 20% globalement depuis l’entrée en vigueur de la réforme dans le département.
Pour elle, le permis moins cher "est un effet d’annonce". Elle n’y croit pas, à part si les candidats "réussissent du premier coup et non du troisième". "En tous cas, les auto-écoles ne baisseront pas leurs tarifs", dit-elle fermement.
Un autre objectif de la réforme du permis : réduire le sur-risque auquel sont exposés les jeunes conducteurs. En 2008, les 18-24 ans représentent 9% de la population, mais près de 22,6% des personnes tuées sur la route.