Le juge chargé de l’enquête sur la prise d’otages du voilier le Ponant en avril 2008 dans l’Océan indien, dans laquelle six pirates présumés ont été mis en examen et placés en détention en France, a clos ses investigations, a-t-on appris vendredi de source proche de l’enquête.
PARIS (AFP) - Le juge chargé de l’enquête sur la prise d’otages du voilier le Ponant en avril 2008 dans l’Océan indien, dans laquelle six pirates présumés ont été mis en examen et placés en détention en France, a clos ses investigations, a-t-on appris vendredi de source proche de l’enquête.
Le juge d’instruction parisien Patrick Gachon a signifié fin mars aux parties la fin de son instruction. Les avocats des parties civiles et de la défense ont jusqu’à lundi pour demander d’éventuels nouveaux actes, avant que le parquet ne prenne ses réquisitions.
Six pirates présumés, âgés de 22 à 47 ans, avaient été capturés le 11 avril 2008 par des forces spéciales françaises en territoire somalien alors qu’ils prenaient la fuite à bord d’un 4X4 peu après la libération contre rançon des trente membres d’équipage du Ponant.
Après avoir été détenu cinq jours sur un navire français, ils avaient été mis en examen à Paris et placés en détention provisoire dans plusieurs prisons françaises.
Mais, selon l’avocat d’un des mis en examen, Me Grégory Saint-Michel, de nouveaux documents, versés au dossier la semaine dernière et cette semaine, mettraient hors de cause quatre des six pirates présumés qui ont toujours clamé leur innocence.
L’avocat a obtenu des autorités de la région semi-autonome du Puntland (nord de la Somalie) des documents, consultés par l’AFP, qui assurent que quatre des Somaliens n’ont rien à voir avec la prise d’otages et qu’ils ont été interpellés par erreur.
Mohamed Saïd Mohamed, Dahir Gulled Saïd, Abdulkadir Gulled Saïd et Abdullahi Yusuf Ahmed "ne sont pas des pirates", selon un document transmis par le maire de Jariban (Puntland), Abdiaziz Aw-Yusuf Mohamed. Ces quatre hommes auraient pris place dans le 4X4 qu’ils ont pris pour un taxi.
Un autre document, envoyé par le procureur de la région du Mudug (Puntland), va dans le même sens et assure, après enquête, que ces hommes ne sont pas des pirates du Ponant.
"Ces documents ont une valeur car le Puntland est reconnu par la France : les autorités françaises remettent à cette région autonome chaque pirate qu’ils arrêtent dans l’Océan indien", fait valoir Me Saint-Michel, dont le client a été placé à l’isolement après qu’on lui eut diagnostiqué des troubles mentaux liés à la détention.
