Les syndicats CGT, Unsa et Solidaires et CFDT, qui se réuniront avec la FSU en intersyndicale jeudi, ont refusé mercredi de se joindre à l’appel lancé par Force ouvrière en faveur d’une journée interprofessionnelle le 15 juin pour la défense des retraites.
PARIS (AFP) - Les syndicats CGT, Unsa et Solidaires et CFDT, qui se réuniront avec la FSU en intersyndicale jeudi, ont refusé mercredi de se joindre à l’appel lancé par Force ouvrière en faveur d’une journée interprofessionnelle le 15 juin pour la défense des retraites.
Interrogée par l’AFP sur l’initiative de FO, Nadine Prigent, secrétaire confédérale de la CGT, l’a jugée "un peu irresponsable".
"Faire cavalier seul, ça ne grandit personne, et ce n’est pas terrible pour le mouvement syndical, ça n’ouvre pas de perspectives", a déclaré la responsable CGT, estimant qu’il y avait chez les salariés "une aspiration à ce que les syndicats se mettent d’accord" sur des initiatives communes.
Selon elle, l’appel de FO "va être incompris". "Nous sommes lucides sur la situation. On a vu le 1er mai qu’il y avait des limites (dans la mobilisation des salariés, ndlr). Donc, il faut être unis", a ajouté Mme Prigent.
Mme Prigent a estimé, au vu des consultations en cours entre syndicats, que la prochaine l’intersyndicale, qui se réunit avant le sommet social du 10 mai sur l’emploi et le pouvoir d’achat à l’Elysée, serait ce jour-là "en mesure d’annoncer une initiative pour avant le 15 juin". "On ne devrait pas trop tergiverser", a-t-elle prédit.
L’Unsa a indiqué dans un communiqué avoir "décidé de ne pas se joindre au mot d ?ordre de grève interprofessionnelle" lancé par FO, à l’issue d’une réunion de son bureau national.
"Une telle initiative isolée, prise de surcroît de façon unilatérale, ne peut répondre aux enjeux posés par cette réforme", a réagi l’Unsa, en soulignant également que "les salariés ont besoin d’unité".
Annick Coupé, porte-parole de Solidaires, s’est dit "étonnée de la méthode de FO". "Un appel fait par une seule organisation, ça n’a pas de sens et peu de chances de déboucher sur un rapport de force important, or c’est cela qui nous importe", a-t-elle ajouté.
"Nous sommes favorable à une grève interprofessionnelle vers la fin mai ou début juin", a poursuivi Annick Coupé. "A ce moment là, on devrait avoir un certain nombre d’éléments et de toute façon on ne doit pas se laisser piéger par le calendrier, le gouvernement voulant plutôt dévoiler ses cartes fin juin, pour laisser passer la période de vacances et faire voter les choses très rapidement début septembre", a encore dit la porte-parole de Solidaires.
Quant à la CFDT, "si elle souhaite que ses propositions soient partagées par les autres organisations, elle en discute avec elles", a commenté Marcel Grignard, secrétaire général adjoint de la confédération.
