Un bénéficiaire du RSA, poursuivi pour escroquerie pour avoir dépensé près de 140.000 euros avec sa carte bancaire sans que la banque s’en inquiète tout de suite, a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Saint-Dié (Vosges), son avocat décrivant son procès comme celui "des dysfonctionnements des banques".
SAINT-DIÉ (AFP) - Un bénéficiaire du RSA, poursuivi pour escroquerie pour avoir dépensé près de 140.000 euros avec sa carte bancaire sans que la banque s’en inquiète tout de suite, a été relaxé jeudi par le tribunal correctionnel de Saint-Dié (Vosges), son avocat décrivant son procès comme celui "des dysfonctionnements des banques".
Le parquet avait requis une peine de quatre mois d ?emprisonnement avec sursis.
Cette relaxe n’exonère toutefois pas le client de rembourser la dette ainsi accumulée auprès de sa banque, a précisé son avocat Me Gérard Welzer. Les deux parties ont d’ailleurs convenu d’un plan de remboursement progressif de... 150 euros par mois, a-t-il précisé.
L ?homme de 35 ans, bénéficiaire du Revenu de solidarité active (RSA), avait obtenu fin 2008 une carte bancaire du Crédit agricole, avec laquelle il a réalisé 1.351 transactions, pour un montant de 138.500 euros.
"Mais c ?est seulement au bout de deux mois et demi que la banque a réagi, en février 2009 : à aucun moment la banque ne s ?en inquiète auparavant", a dénoncé Me Welzer devant le tribunal, jeudi matin.
Le Crédit agricole avait demandé à son client de lui rendre la carte bancaire le 9 février 2009, puis a déposé plainte pour escroquerie contre lui le lendemain.
"Est-ce que mon client a utilisé la carte bancaire de quelqu ?un d ?autre ? Est-ce qu ?il a mis une fausse moustache, une fausse perruque ? Non. L ?utilisation de la carte bancaire sans provision ne relève pas de manoeuvre frauduleuse, donc pas d ?escroquerie", a insisté l ?avocat de la défense.
Selon Me Welzer, "c ?est la démonstration d ?un dysfonctionnement bancaire très inquiétant, c ?est le procès des dérives des banques : il ne faut pas s ?étonner qu ?il y ait des affaires Kerviel".
Aucun représentant du Crédit agricole n ?était présent à l ?audience.