Un homme était toujours en garde à vue vendredi soir dans le cadre de l’enquête sur la fusillade dans le Val-de-Marne qui a coûté la vie à une policière municipale, dont les obsèques seront célébrées mercredi en présence de Nicolas Sarkozy.
VILLIERS-SUR-MARNE (Val-de-Marne) (AFP) - Un homme était toujours en garde à vue vendredi soir dans le cadre de l’enquête sur la fusillade dans le Val-de-Marne qui a coûté la vie à une policière municipale, dont les obsèques seront célébrées mercredi en présence de Nicolas Sarkozy.
Selon le parquet de Paris, l’homme, interpellé et placé jeudi soir en garde à vue, "pourrait faire partie de l’association de malfaiteurs" activement recherchés par les enquêteurs.
"Cet homme est notamment propriétaire d’un sac contenant une arme à feu kalachnikov, d’un chargeur et d’un gilet pare-balles", a précisé le parquet dans un communiqué vendredi soir.
Sa garde à vue, susceptible de durer quatre jours en matière de criminalité organisée, a été prolongée vendredi soir, a-t-on précisé de source judiciaire.
Jeudi dans la matinée, un premier homme connu des services de police pour de "petites infractions" avait été placé en garde à vue pour une "vérification de son emploi du temps", avant d’être remis en liberté.
Jeudi matin, quatre à cinq malfaiteurs lourdement armés circulant en fourgonnette sur l’Autoroute A4 ont ouvert le feu sur des automobilistes et des policiers lancés à leurs trousses, avant d’arriver à Villiers-sur-Marne, où ils ont pris pour cible des policiers municipaux et réussi à prendre la fuite.
Ils sont partis en direction de la Seine-Saint-Denis après avoir incendié leur fourgonnette et changé deux fois de véhicule.
Atteinte par trois balles, Aurélie Fouquet, la policière de 26 ans, a succombé à ses blessures. C’est la première fois qu’une policière municipale est tuée par balles en mission.
Mère d’un bébé de 14 mois, "Aurélie (...) s’est fait abattre comme un chien", a dit à l’AFP le maire (UMP) de Villiers, Jacques-Alain Bénisti, précisant que ses obsèques auraient lieu mercredi dans sa commune. Le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, a confirmé qu’il se rendrait aux funérailles de la policière.
"Des moyens considérables ont été mis en oeuvre pour retrouver les coupables. Je ne doute pas que nous aurons des résultats", a déclaré le président de la République en déplacement à Bouglon (Haute-Garonne).
Cinq autres personnes ont été blessées dans ces échanges de coups de feu dont une automobiliste de 59 ans, grièvement touchée à un poumon. Elle restait vendredi hospitalisée dans un état grave à la Pitié-Salpêtrière à Paris, d’après une source policière.
Contacté par l’AFP, l’hôpital n’a pas souhaité faire de commentaires.
Les autres blessés, parmi lesquels figurent deux policiers, sont légèrement atteints.
D’après le maire de Villiers, un des malfaiteurs aurait été blessé par balles, ce qui pourrait constituer une piste pour les enquêteurs.
Ces violences exceptionnelles ont provoqué stupeur et consternation au sein de la police.
"C’est une équipe de furieux et heureusement des gens comme ça il n’y en a pas trop", a souligné un haut gradé. "Les policiers sont fortement marqués" et ont reçu l’assistance de psychologues, selon une autre source policière.
Les enquêteurs n’excluent pas d’être confrontés à une équipe de braqueurs de distributeurs de billets à l’origine de plusieurs attaques à l’explosif ces derniers mois en Ile-de-France.
Des explosifs auraient été retrouvés dans la fourgonnette abandonnée par des malfaiteurs, selon le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux.
