La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) publie ce jour un "Guide de la protection des mineurs contre les dérives sectaires".
La Miviludes rappelle dans l’ouvrage que la dérive sectaire "se caractérise par la mise en œuvre de pressions ou de techniques ayant pour but ou pour effet de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, à l’origine de dommages pour cette personne ou pour la société". Le guide indique qu’il y a un risque de dérive sectaire "lorsque les mineurs sont exposés à des conditions d’existence susceptibles de mettre en danger leur santé, leur sécurité, leur moralité ou leur éducation".
Interrogé par Le Figaro, Georges Fenech, président de la Miviludes, a indiqué que le nombre d’enfants touchés par des dérives sectaires se situe entre 50 000 et 60 000. "Parmi eux, on en dénombre plus de 5000 particulièrement en danger car évoluant dans des cellules communautaires fermées", précise ce dernier.
Edité à 4 000 exemplaires, le guide est destiné notamment aux services de protection maternelle et infantile, aux personnels éducatifs, aux professionnels de l’action sociale et aux maires. Il explique comment définir et évaluer les dérives sectaires en rappelant l’obligation de signaler la situation d’un mineur en danger auprès de l’autorité administrative, judiciaire ou médicale. D’après Goerges Fenech, beaucoup de professionnels de terrain ne sont pas en mesure de détecter une souffrance psychique. "Ils craignent par ailleurs, en pénétrant dans la sphère privée, de porter atteinte aux libertés, notamment de croyance. Ce guide veut faire tomber ce tabou et réveiller les consciences. Ces responsables ont un devoir d’ingérence dès qu’il y a un doute" explique Goerges Fenech.
La Miviludes a été créée en 2002 en remplacement de la Mils, la Mission interministérielle de lutte contre les sectes. Rattachée à Matignon, la Miviludes est un organisme qui a pour mission d’observer et d’analyser le phénomène des dérives sectaires. Elle publie chaque année son rapport d’activité et produit régulièrement des guides thématiques, par exemple sur le satanisme ou le risque sectaire en entreprise.
