Mohammed Mehra, l’auteur présumé des tueries de Toulouse et de Montauban a été tué d’une balle dans la tête ce jeudi 22 mars lors de l’assaut final du RAID. Pendant 32 heures le jeune homme est resté retrancher dans son appartement toulousain encerclé par les policiers. Le gaz puis l’électricité et enfin l’eau ont été coupés et une guerre des nerfs s’est installée entre le forcené et la police. Jusqu’au bout, Mohammed Mehra aura résisté et il a été tué comme il le souhaitait "en combattant".
Mercredi 21 mars : le RAID entre en action
Le quartier pavillonnaire de la Côte Pavé est encerclé par les hommes de l’unité d’élite du RAID tôt mercredi 21 mars. L’auteur le tireur présumé des assassinats de Toulouse et de Montauban a été identifié par les enquêteurs. Les habitants du quartier sont réveillés par des coups de feu peu après 3h00 du matin (heure de métropole). Les hommes du RAID ont tenté de pénétrer l’appartement de Mohammed Merah. Lors de cette intervention, trois policiers ont été blessés. La police envahi la zone et le quartier est quadrillé. C’est le début de l’intervention du RAID pour obtenir le reddition de Mohammed Merah, le meurtrier présumé de trois militaires, trois enfants et un père de famille.
Les négociateurs établissent la communication avec le forcené et progressivement le profil de ce jeune toulousain se dessine. Il revendique les tueries de Toulouse et de Montauban et déclaré qu’il prévoyait de passer à l’acte de nouveau, notamment le jour même de l’intervention du RAID, affirmant qu’il avait déjà repéré sa prochaine cible. Dans la matinée de mercredi, la famille de Mohammed Merah est arrêtée "par mesure de sécurité". Lors d’un point avec la presse, le ministre de l’Intérieur insiste sur le fait de vouloir "l’interpeller vivant". De longues négociations s’ensuivent alors. A plusieurs reprises, le forcené affirme qu’il va se rendre, mais rien ne se passe.
Vers 11h30, l’immeuble où réside Mohammed Mehra est évacué. Le gaz a été coupé et dans la soirée, tout le quartier est plongé dans le noir. L’éclairage public a été lui aussi coupé ainsi que l’eau dans l’immeuble. Le siège se poursuit toute la nuit. Après avoir laissé miroiter sa reddition, vers 22h45, Mohammed Mehra rompt tout contact avec les négociateurs du RAID après avoir déclaré qu’il voulait mourir "les armes à la main". Le siège se poursuit toute la nuit.
Jeudi 22 mars : l’assaut final
Vers 2h00 du matin ce jeudi 22 mars, des coups de feu sont entendus provenant de l’appartement du forcené. Puis, plus aucun signe de vie. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les policiers font détoner de puissantes charges près des fenêtres...ils veulent avoir Mohammed Mehra à l’usure.
Aux alentours de 8h00, les choses bougent devant l’immeuble où est retranché le forcené. Les hommes de l’unité d’élite s’équipent, des ambulances pénètrent dans le périmètre de sécurité, une voiture du SAMU s’installe devant l’immeuble...L’assaut final est imminent.
A 11h10, les hommes du RAID pénètrent dans l’appartement en prudence. L’attente est interminable. Vingt minutes plus tard, de fortes rafales de tirs et des détonations sont entendues. Le suspect s’était retranché dans la salle de bain de l’appartement et à l’approche des policiers, il s’est projeté à l’extérieur et a riposté. Pendant 5 minutes, les tirs se poursuivent. Puis le silence s’abat sur le quartier. 11h34, les policiers annoncent que Mohammed Mehra est mort.
C’est le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant qui décrit une demi-heure plus tard les minutes ultimes de l’assaut, "ill a sauté par la fenêtre avec une arme à la main et il a continué à tirer. Il a été retrouvé mort au sol" déclare-t-il. A 14h45, lors d’une conférence de presse à Toulouse, le procureur de Paris François Molins, en charge de l’enquête, précise que Mohammed Mehra a été tué "d’une balle dans la tête". Deux policiers ont été également blessés lors de l’assaut final.
La mort de ce jeune toulousain devenu islamiste radical met un terme à plus de 32 heures de siège à Toulouse. Le temps est désormais à l’enquête. Le corps de Mohammed Mehra a été transféré à l’Institut médico-légal de Toulouse où une autopsie du corps sera réalisée. L’ennemi public numéro 1 mort, il reste encore beaucoup de questions à élucider, notamment sur la radicalisation de son comportement. Les enquêteurs ont désormais la lourde tâche d’éplucher toute la vie de ce jeune Français devenu tueur en série.