Le corps d’une mère de famille de 40 ans, qui n’avait plus donné signe de vie, a été retrouvé mercredi matin dans le Libournais alors que son ex-concubin avait été placé en garde à vue après son interpellation mardi, a-t-on appris de source proche du dossier.
BORDEAUX (AFP) - Le corps d’une mère de famille de 40 ans a été retrouvé mercredi matin dans la région viticole de Libourne (Gironde) sur les indications de son ancien compagnon, qui fait l’objet d’une information judiciaire pour homicide volontaire ouverte par le parquet de Bordeaux.
Christel Forestier était portée disparue depuis le 6 mai. Dominique Farges, un artisan-peintre de 45 ans, dont elle venait de se séparer après 24 ans de vie commune et avec lequel elle avait eu deux enfants, avait été interpellé mardi chez un ami dans le Libournais, à Saint-Sulpice-et-Caymerac, après avoir lui-même disparu depuis quatre jours.
Placé en garde à vue, "dans un premier temps, il s’est dit totalement étranger à la disparition (de son ex-compagne), puis au cours de la nuit (de mardi à mercredi), il a reconnu être impliqué dans sa disparition et il nous a emmenés à l’endroit où il avait dissimulé le corps", a déclaré à l’AFP le procureur de la République, Claude Laplaud.
Selon les premières constatations, "la victime a été frappée à l’arme blanche, elle a reçu deux coups avec ce qui pourrait être un couteau", a précisé M. Laplaud. "Nous avons affaire à un drame passionnel semble-t-il", a-t-il dit. Le parquet devait requérir un mandat de dépôt à l’encontre de Dominique Farges qui devait être déféré dans l’après-midi.
Le corps de la jeune mère de famille a été retrouvé mercredi matin enterré sur les bords de la Dordogne à Moulon, un village en pleine zone viticole à une dizaine de kilomètres de Libourne.
La voiture de la victime avait été retrouvée abandonnée avec la clé de contact sur le siège passager, le 6 mai, sur le parking d’un magasin de bricolage en face de son nouveau domicile des Billaux, où elle vivait depuis une semaine et demie à deux semaines, selon le maire de la commune, Michel Millaire. "Nous les connaissions de vue sans plus en tant que parents d’élèves et M. Farges en tant qu’artisan qui avait travaillé pour la commune, il avait repeint la cantine scolaire", a-t-il déclaré.
Les gendarmes avaient été alertés de la disparition de Christel Forestier par son nouveau compagnon quelques heures plus tôt.
L’un des deux fils du couple avait écrit une lettre à son père, publiée dans le quotidien Sud Ouest. "Papa, reviens parmi nous et on ira chercher maman ensemble", avait imploré Thomas, âgé de 21 ans.
"C’était une famille sans problème", a déclaré à l’AFP le maire de Lalande-Pomerol, où le couple et leurs deux garçons de 11 et 21 ans ont vécu 24 ans dans une "jolie" maison de village qu’ils avaient rénovée. "On n’en entendait pas parler, ils n’étaient pas intégrés à la vie communale", a précisé Christian Courty.
A part un chantier réalisé pour la commune, l’artisan-peintre ne faisait pas parler de lui, a-t-il dit. "Il me faisait un salut de la main à chaque fois qu’il passait devant chez moi" pour se rendre au lieu-dit La Borde où ils habitaient à 800 mètres du coeur du village viticole, à 2 km à peine des Billaux où la mère de famille venait de s’installer, a-t-il raconté.
