Placée en garde à vue lundi, la mère du bébé retrouvé mort dans le plafond d’un immeuble à Marseille a affirmé avoir été victime d’un viol. Elle a avoué devant les enquêteurs qu’elle a étranglé le nourrisson à sa naissance.
Interrogée, elle a reconnu avoir étranglé le nouveau-né, né suite à un viol, a-t-elle allégué. "Le 15 août, elle accouche vers 05h30 dans les toilettes. Elle étrangle le bébé et coupe avec ses mains le cordon ombilical, puis va dans la salle de bains mitoyenne et jette le nouveau-né dans une gaine technique à partir d’un fenestron", a détaillé le procureur Jacques Dallest lors d’un point de presse.
Poursuivie pour "homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans", la jeune femme devait être présentée devant le juge d’instruction ce mercredi matin.
Le cadavre du nourrisson, "un garçon de 3,5 kg né viable", a été découvert dimanche soir en état de décomposition par des habitants de l’immeuble. Ils ont prévenu les marins-pompiers vers 21h30 après avoir été "alertés par l’odeur nauséabonde".
Alors qu’une enquête a été ouverte lundi, la mère s’est rendue d’elle-même à la police accompagnée de son mari. Une fois devant les enquêteurs de la brigade des mineurs de la Sûreté départementale, elle est très vite passée aux aveux, soulignant qu’"elle aurait été violée lors d’une période d’errance qui remonte à la fin de l’année dernière, au cours de laquelle elle avait quitté le domicile conjugal", a rapporté le procureur. Selon ses dires, deux hommes avaient abusé d’elle, un viol non dénoncé mais à l’origine de sa grossesse.
"Un enfant aurait été conçu dont elle aurait refusé la venue au monde au point de cacher son état de grossesse à son mari en mettant en avant des problèmes physiques, intestinaux, pour expliquer son ventre gonflé", poursuit le procureur Jacques Dallest.
Son conjoint, un Algérien de 36 ans, a lui aussi été placé en garde à vue. Boulanger de métier, il a affirmé qu’il était au travail au moment du drame. "Il se doutait que sa femme, de corpulence normale, était enceinte mais sans vraiment l’admettre", contrairement à leurs voisins, d’après le procureur.
"On a un peu de mal à comprendre pourquoi elle en est réduite à cette extrémité alors qu’elle vit dans des conditions très correctes. C’est un appartement bien entretenu, un couple sans grandes ressources mais pas désocialisé", souligne le procureur. "Les deux enfants du foyer, une fille de 12 ans issue d’une précédente union de la mère et un autre de 5 ans, étaient (pourtant) bien traités", ajoute-t-il.
Source : L’Express.fr