Marie-Ange Laroche, interrogée jeudi sur Europe 1 après que son mari Bernard a été mis hors de cause dans l’affaire Grégory par les dernières analyses ADN, a estimé que le père du petit garçon, Jean-Marie Villemin, avait été "un peu vite pour tuer Bernard" en mars 1985.
STRASBOURG (AFP) - Marie-Ange Laroche, interrogée jeudi sur Europe 1 après que son mari Bernard a été mis hors de cause dans l’affaire Grégory par les dernières analyses ADN, a estimé que le père du petit garçon, Jean-Marie Villemin, avait été "un peu vite pour tuer Bernard" en mars 1985.
"Jean-Marie Villemin a été un peu vite pour tuer Bernard (...) Je ne sais pas si (Jean-Marie Villemin) pourra se regarder dans la glace sans penser au geste qu’il a fait", a-t-elle dit.
"Je ne veux aucun contact (avec la famille Villemin). Cette personne n’a jamais montré le moindre geste de regret, ne serait-ce qu’envers mes fils", a-t-elle poursuivi.
"Je me mets à leur place, c’est très dur de perdre un enfant, je le conçois, mais il faut qu’ils pensent aussi que nous ils nous ont détruits", a ajouté Mme Laroche.
Bernard Laroche, cousin de Jean-Marie Villemin, avait été inculpé pour l’assassinat du petit Grégory, écroué puis libéré en février 1985, quoique toujours inculpé. Il avait été abattu par son cousin, le père de Grégory, un mois plus tard le 29 mars 1985.
Les analyses d’ADN effectuées ces derniers mois, dont les résultats ont été dévoilés mercredi, n’ont pas permis de découvrir l’identité du meurtrier du garçonnet, retrouvé noyé, pieds et poings liés, dans la Vologne, le 16 octobre 1984 : elles n’ont montré aucun lien avec Bernard Laroche, ni d’ailleurs avec aucun autre protagoniste de l’affaire.
"Il fallait que cela se fasse (les tests ADN) pour qu’il n’y ait plus de doutes sur Bernard. Je suis soulagée, pour moi même et mes deux fils", a ajouté Mme Laroche.
"Cette affaire a brisé ma vie et pour le restant de mes jours j’aurai cette affaire gravée en moi", a-t-elle encore dit.
Elle a également évoqué "un véritable gâchis" pour ses enfants, "surtout pour Sébastien qui a vu son père mourir sous ses yeux".
Elle a regretté que les analyses ADN n’aient pas permis d’identifier le meurtrier : "Je ne sais pas si on saura un jour", a-t-elle dit.
Le dernier espoir de découvrir la vérité réside à présent dans l’analyse de bandes sonores sur lesquelles est enregistrée la voix du "corbeau" qui avait revendiqué l’assassinat.