Le président Nicolas Sarkozy s’est rendu à Toulouse aujourd’hui en fin de matinée, après la fusillade sanglante qui a fait quatre morts devant le collège juif Ozar Hatorah. Le candidat PS à la présidentielle François Hollande envisage lui aussi de se rendre sur place. Les réactions indignées se multiplient après ce crime odieux
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Aujourd’hui est une tragédie nationale ", affirme Nicolas Sarkozy, qui a décrété une minute de silence dans les écoles mardi 20 mars. "
Absolument tout sera mis en œuvre pour retrouver " l’auteur de la
fusillade, qui a tué quatre personnes, dont un adulte et trois enfants. Un professeur Franco-Israélien de 30 ans, ses deux enfants de 6 et 3 ans, ainsi qu’un autre enfant âgé de 10 ans ont trouvé la mort devant le collège juif Ozar Hatorah.
" Que celui qui a fait cela sache que tout sera mis en œuvre pour le retrouver et pour qu’il ait à rendre des comptes "prévient Nicolas Sarkozy, soulignant que le ministre de l’Intérieur Claude Guéant " restera à Toulouse le temps qu’il faudra ".
" Ce sont des images qu’on avait vues dans d’autres pays, qu’on n’avait jamais vues dans le nôtre. Nous n’avons pas d’autre choix que celui d’affronter, de résister ", souligne le président-candidat qui a fait le déplacement à Toulouse en compagnie du président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier. " Nous ne devons pas céder face à la terreur ". " La barbarie, la sauvagerie, la cruauté ne peuvent pas gagner ", insiste le chef de l’Etat.
Le candidat PS François Hollande a annoncé avoir suspendu sa campagne "par solidarité" à la communauté juive et il a prévu de se rendre à Toulouse dans l’après-midi. Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, a annoncé que la campagne était "suspendue pour honorer la mémoire des victimes" de la fusillade. "Au nom du PS", il a exprimé son "horreur" face à cet "assassinat antisémite".
Les réactions attristées se sont enchaînées après ce drame. La Commission européenne a aussitôt dénoncé un "crime odieux". Tandis que le Congrès juif européen a demandé à la France de "tout faire" pour arrêter l’auteur de la fusillade meurtrière.
SOS Racisme soupçonne de son côté une piste raciste. "S’il est à ce stade bien tôt pour tirer des conclusions hâtives, il est évident que l’assassinat qui a été perpétré ce jour peut trouver sa source dans un antisémitisme qui serait, chez l’assassin, arrivé à sa forme la plus barbare et en même temps la plus lâche", dénonce Dominique Sopo, président de l’association.
Un "temps de prière" est prévu à l’église Notre-Dame de Paris en fin d’après-midi à 17h45, heure de métropole, fait savoir la Conférence des évêques de France, qui condamne dans les termes les plus forts la "tuerie odieusement perpétrée" à Toulouse. "Les catholiques de France expriment leur vive indignation devant cette violence aveugle qui vise des personnes sans défense", a-t-on indiqué.
"L’ensemble de nos concitoyens" étaient "visés" à Toulouse, se désole Alain Jakubowicz, le président de la Licra (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme).
Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle s’est dit "profondément choqué". "J’espère que les auteurs seront rapidement retrouvés et jugés", déclare-t-il.
D’autres candidats à la présidentielle se sont également précipités à Toulouse, théâtre d’un acte odieux contre la communauté juive. Le candidat du parti Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan a annoncé qu’il ira à Toulouse ce jeudi même pour rendre "hommage aux victimes de ce crime ignoble".
Le candidat du MoDem François Bayrou a réclamé des gestes "d’unité nationale" après cette "tuerie antisémite".
Marine Le Pen a demandé à France 2 d’annuler un débat prévu ce lundi soir entre elle et le socialiste Arnaud Montebourg. La candidate du FN a appelé à "suspendre le temps politique" par respect à la mémoire des victimes de la fusillade devant l’école juive Ozar Hatorah à Toulouse.
Jean-François Copé dénonce un "crime barbare". Dans un communiqué, le secrétaire général de l’UMP assure "son soutien (à) toute la communauté juive de Toulouse qui est frappée par ce drame".
Le président PS du Sénat Jean-Pierre Bel a exprimé son "indignation" et "demande que tous les moyens soient mis en œuvre pour retrouver l’auteur de ces actes barbares".
La socialiste Ségolène Royal a fait part de son "sentiment d’horreur devant ces effroyables assassinat". Le secrétaire national à la coordination du PS, Harlem Désir, s’est offusqué d’une attaque "lâche et ignoble".
"L’union nationale des républicains est indispensable et sera la plus forte", analyse Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, qui estime que "c’est la République qui est aujourd’hui mortellement touchée et en deuil".
Le ministre de l’Education nationale Luc Chatel a précisé que la minute de silence sera observée dans toutes les écoles françaises ce mardi 20 mars à 11 heures précises (heure de métropole). Cette minute de silence sera respectée à la Réunion, à 14 heures (heure locale).