D’abord, selon le journal en ligne
LeMonde.fr, le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, s’est personnellement rendu à Genève (Suisse) jeudi 23 septembre pour chercher des éclaircissements sur le montage juridique et financier autour de l’île d’Arros, ancienne propriété de Liliane Bettencourt. Me Courroye, en collaboration avec le juge d’instruction cantonal, Jean-Bernard Schmid,
avaient tenté de déterminer des faits d
’"escroquerie" qui pourraient s’accompagner d’un délit d’
"abus de faiblesse" dans le cadre de cette cession foncière.
Suite à une demande d’entraide judiciaire déposée par le procureur de Nanterre fin août, la justice genevoise avait perquisitionné dans "toutes les structures impliquées directement et indirectement dans le financement et la gestion de l’île d’Arros".
Plusieurs documents concernant l’île d’Arros, notamment la comptabilité établie par une banque privée suisse, ainsi que d’autres dossiers émis par un cabinet d’avocats genevois ont été saisis. Le but étant de clarifier la situation fiscale de l’îlot.
En 1997, les époux Bettencourt-Banier avaient fait l’acquisition de l’île d’Arros, située dans l’archipel des Seychelles, avec des fonds non déclarés au fisc français, estimés à 18 millions de dollars. Mais en 2007, Liliane Bettencourt a cédé Arros à une fondation à but écologique basée au Liechtenstein. A l’heure actuelle, l’héritière de l’Oréal n’est plus qu’une simple locataire de l’île.
Le procureur Courroye souhaite également savoir si la milliardaire était suffisamment consciente et éclairée lors de ces opérations. Sa fille Françoise Meyers-Bettencourt estime que sa mère souffre de troubles neurologiques la rendant particulièrement vulnérable. Raison pour laquelle elle accuse le photographe François-Marie Banier d’avoir profité de la fragilité psychologique de l’octogénaire pour lui soutirer de l’argent.
Par ailleurs,
LePoint.fr révèle dans son édition d’hier soir qu’un médecin aurait reconnu avoir détruit le dossier médical de Liliane Bettencourt datant de février 2009. Selon le quotidien, un neuropsychiatre parisien, le docteur R. avait attesté que la milliardaire était en bonne santé et que son état ne nécessitait aucune mesure de protection. Mais au cours de son audition intervenue le 16 septembre dernier, l’homme aurait admis avoir détruit tous les documents attenant à l’examen subi par sa patiente, et ce, immédiatement après la convocation de la police.
Le médecin avait été entendu dans le cadre du supplément d’enquête décidé par la juge Isabelle Prévost-Desprez sur un abus de faiblesse de Liliane Bettencourt visant François-Marie Banier.
"Une perquisition a alors eu lieu le 20 septembre à son cabinet dans le XVIe arrondissement de la capitale". D’après Le Point, les enquêteurs "cherchaient à savoir si des éléments médicaux contredisant le certificat du médecin n’auraient pas été soustraits par lui à la justice".