Le convoyeur de fonds Toni Musulin comparaît mardi à 09H30 devant le tribunal correctionnel de Lyon pour le vol de plus de 11,6 millions d’euros dans son fourgon, un vol qui a suscité un engouement médiatique autour de l’"Arsène Lupin du XXIème siècle".
LYON (AFP) - Le procès de Toni Musulin s’est ouvert mardi à Lyon devant une foule, composée notamment de dizaines de journalistes, très inhabituelle pour une audience correctionnelle, pressée d’entendre le convoyeur de fonds s’expliquer sur le vol de plus de 11,6 millions d’euros fin 2009.
Toni Musulin, au physique massif, cheveux tirés en arrière et courte barbe poivre et sel, s’est installé sur le banc des prévenus peu avant 10H00, le début de l’audience ayant pris un peu de retard.
Caméras et photographes ont dû se contenter de filmer magistrats et avocats avant l’arrivée du prévenu, le braqueur présumé ayant refusé d’être filmé.
Le procès, dont la tenue a été confirmée in extremis lundi après un problème de procédure, devrait s’achever mardi soir ou mercredi, pour un jugement rendu dans la foulée.
L’ancien employé de la société suédoise de transports de fonds Loomis comparaît pour avoir dérobé plus de 11,6 millions d’euros au volant de son propre fourgon le 5 novembre dernier, un "vol simple" pour lequel il encourt trois ans d’emprisonnement.
Deux jours après le braquage, 9,1 millions d’euros étaient découverts au fond d’un box que le convoyeur avait loué sous une fausse identité et, après onze jours de cavale notamment en Italie, Musulin se rendait à la police de Monaco et demandait à être remis à la police française.
Si une condamnation pour vol ne fait guère de doute, Musulin ayant reconnu les faits, l’audience pourrait permettre d’éclaircir certaines zones d’ombre de l’affaire. Le déroulement de la cavale demeure flou et, surtout, personne ne sait où se trouve le butin manquant, sur lequel le prévenu reste muet.
Le braqueur présumé comparaît par ailleurs pour "tentative d’escroquerie" dans une affaire distincte, pour avoir déclaré à son assurance début mai 2009 le vol avec arme de sa Ferrari, alors que l’accusation conteste la réalité de ce vol.
Cette deuxième affaire suscite beaucoup moins d’intérêt mais l’enjeu pénal est lourd : la "tentative d’escroquerie" est en effet passible de cinq ans de prison, soit deux de plus que le vol simple, même si les deux peines ne sont pas cumulables.
Les avocats de Musulin ne voient dans la jonction des deux dossiers qu’un moyen d’infliger une peine plus lourde à leur client et ont promis de dénoncer à l’audience une "justice d’exception".