Une affaire de fraude dans le vignoble implique douze viticulteurs, un œnologue et un droguiste, tous poursuivis pour avoir utilisé, conseillé ou vendu un millésime relevé à l’acide sulfurique. Plusieurs vignerons de l’appellation Côtes de Blaye sont suspectés d’avoir utilisé le vitriol en 2003.
Selon Sud Ouest qui révèle cette affaire de fraude dans le vignoble : "un millésime médiocre aurait été relevé à l’acide sulfurique". Ce produit est interdit mais il aurait bel et bien été utilisé en 2003, par plusieurs viticulteurs de l’appellation Côtes de Blaye.
"Depuis quelques mois, le tribunal correctionnel de Bordeaux n’en finit pas de dresser l’inventaire des pratiques douteuses des francs-tireurs du vignoble girondin. Après avoir examiné l’ajout d’antibiotiques dans le barsac, de lait dans le sauternes et de sucre dans le sainte-croix-du-mont, les magistrats se pencheront demain sur l’usage d’acide sulfurique concentré, en 2003, par plusieurs viticulteurs de l’appellation Côtes de Blaye" relate le journal Sud Ouest. Tout en précisant que douze viticulteurs sont poursuivis "pour fraude et détention de produits destinés à corrompre des boissons destinées à la vente".
Aux côtés des 12 viticulteurs qui seront assis dès demain sur banc des prévenus : le droguiste de Blaye devra s’expliquer car il suspecté d’avoir procuré l’acide sulfurique aux viticulteurs. L’un des œnologues de la région est également impliqué dans cette affaire car il aurait régulièrement conseillé les viticulteurs.
"Plus communément appelé vitriol, l’acide sulfurique est une substance aussi dangereuse qu’utile" explique Sud Ouest. Face à un millésime décevant en raison de la sécheresse et des orages en 2003, les vignerons de Blaye auraient choisi l’acide sulfurique concentré comme "remontant (...) pour sauver leur récolte de la distillation".
Interrogés par les enquêteurs, les 12 viticulteurs ont reconnu avoir utilisé de l’acide sulfurique "à raison de 1 à 2 centilitres par hectolitre" ne mettant pas en danger les santé des consommateurs.
Certains affirment que sans cette solution pour relever le millésime, ils auraient été contraints de déposer le bilan. Demain, les douze viticulteurs seront donc sur banc des accusés pour avoir utilisé de l’acide sulfurique Un œnologue est également poursuivi pour avoir conseillé ce produit prohibé aux vignerons et un droguiste sera pareillement s’expliquer face à la justice pour avoir vendu le vitriol.