Un commando armé et cagoulé a fait sauté deux pavillons ainsi qu’une maison en construction dans le village d’Ocana à une vingtaine de kilomètres d’Ajaccio.
Le commando, composé de quatre hommes armés et cagoulés, a fait irruption dans la demeure d’une famille de continentaux installés en Corse depuis près de quarante ans. Les faits se sont déroulés dans la nuit de mardi vers 21 h. Les malfaiteurs ont ligoté le père de famille devant son épouse et ses trois enfants âgés de 4 à 7 ans avant de déposer des charges explosives dans deux gîtes appartenant à la famille ainsi que dans une villa en construction appartenant à un autre continental sur une parcelle récemment vendue. Ils ont ensuite déclenchés les explosifs avant de prendre la fuite. La famille séquestrée n’a pas été blessée par les explosions mais les enfants, en état de choc, ont été admis aux urgences de l’hôpital de la Miséricorde à Ajaccio.
Si aucune revendication n’a encore été formulée, l’un des membres du commando aurait accusé le couple de se livrer à de la « spéculation sur une terre qui doit appartenir aux seuls corses ». Ces attentats portent vraisemblablement la marque du FLNC (Fronte di Liberazione Naziunale Corsu), le Front de libération nationale corse, la spéculation immobilière étant un cheval de bataille des indépendantistes clandestins. Par ailleurs, un message écrit en corse signifiant "la terre aux Corses" a été peint sur les lieux de l’une des explosions. Gilles Leclair, coordinateur des forces de sécurité en Corse, condamne fermement ces évènements. "C’est un acte lâche et inqualifiable, surtout de s’attaquer à des enfants, on n’avait pas vu ça depuis longtemps".
La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie de l’enquête. Toutefois, cette démonstration de force ne semble pas surprendre les spécialistes après notamment les récentes déclarations de militants cagoulés dans les colonnes du magazine Corsica. Ce n’est pas la première fois que genre d’actes terroristes a été perpétré en Corse. Par ces démonstrations de force, les extrémistes indépendantistes envoient un message à destination des continentaux ou des étrangers qui investissent sur l’île. En 2004 par exemple, la villa d’un ressortissant anglais à Poggio-d’Oletta a été visée par un attentat similaire.