Un double attentat a eu lieu mercredi soir à Castellara-di-Casinca, un village de vacances en Haute-Corse. Particulièrement spectaculaire, l’attaque a causé des dégâts considérables sans pour autant faire de victime.
En début de soirée, un commando composé d’une quinzaine d’hommes armés et cagoulés a fait irruption dans le camp de vacances. Les assaillants ont alors immédiatement neutralisé une douzaine de personnes présentes sur les lieux avant de faire sauter deux bâtiments du site composé de plusieurs dizaines de bungalows et de mobil-homes. Une première bombe avait été placée à l’intérieur du hall d’accueil, et l’autre au pied de la villa du directeur. Les déflagrations ont touché au total trois bâtiments.
Le Procureur de la République de Bastia Dominique Alzeari a paru visiblement impressionné par l’attaque menée par le commando. "C’est un attentat avec un mode opératoire d’une violence très importante. Les employés sont restés plusieurs dizaines de minutes sous la menace d’armes et d’hommes cagoulés, il y a un côté traumatisant. Il n’y a pas eu de violences, de blessés, de coups de feu tirés. Mais c’est tout de même l’attentat le plus grave qu’on ait eu depuis longtemps, tant sur les dégâts que sur le mode opératoire, vraiment inquiétant".
Si l’attaque n’a pas encore été revendiquée, le complexe touristique visé a été au cœur d’une polémique depuis l’annonce au mois de novembre de la mise en vente du domaine par la société Proméo, propriétaire depuis 2008. Des militants nationalistes corses ont alors dénoncé une opération de spéculation immobilière.