Accusé de "favoritisme", Mathieu Gallet l’ex-président de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) est passé devant le tribunal jeudi. Le parquet a requis 18 mois de prison avec sursis à l’encontre du patron de Radio France.
Le parquet de Créteil a disséqué la gestion de l’INA pendant 11 heures jeudi. Mathieu Gallet qui l’avait dirigé entre 2010 et 2014 est soupçonné d’avoir « favorisé » certaines sociétés de conseil, auxquelles l’établissement public a versé plus de 400.000 euros.
Pour sa défense, le patron de Radio France a avancé qu’"Avant mon arrivée à l’INA, je n’avais jamais été confronté à ces questions de marché public". Il martèle ignorer ces procédures soulignant qu’il s’est fié aux "équipes en place". Ces dernières ne lui ont d’ailleurs pas envoyé des "signaux d’alerte", selon ses dires.
Durant l’audience, le parquet s’est aussi attardé sur le cas de Denis Pingaud, un professionnel de l’audiovisuel rémunéré à 5.000€ par mois. Il a été le « conseiller externe » pour la communication de l’INA. Décrit comme un homme aux compétences rares par Mathieu Gallet, il serait "capable d’écrire ses discours, de travailler à la refonte du site internet de l’INA ou d’organiser des rachats de fonds audiovisuels grâce à son carnet d’adresses. Tout cela avec un « oeil extérieur » sur la stratégie de l’entreprise.", rapporte 20minutes. "Laisser accroire que Denis Pingaud a fait ma candidature pour Radio France, c’est au minimum insultant, au pire diffamatoire", a-t-il lancé.
Pour la procureure Amélie Cladière, Denis Pingaud a été "coach personnel" de Mathieu Gallet qui a reçu en tout 130.000€ avec de l’argent public.
A la fin de l’audience, le parquet a requis 18 mois de prison avec sursis et 40.000 euros d’amende à l’encontre de l’actuel président de Radio France. Le jugement sera rendu le 15 janvier.