Un lycéen a été interpellé après avoir ouvert le feu dans un établissement de Grasse, faisant selon le dernier bilan quatorze blessés. Après le drame, les élèves sont encore choqués. Les parents dénoncent de leur côté des failles au niveau de la sécurité.
Dans l’après-midi du jeudi 16 mars, un lycéen a fait feu dans son établissement à Grasse. Si des zones d’ombres subsistent, le déroulement des faits et le profil du tireur se sont éclairés au fil de la journée. Le tireur a blessé directement quatre personnes, dont le proviseur. L’événement a en outre occasionné des blessures légères sur quatorze personnes au total. La fusillade a provoqué une onde de choc dans toute la commune.
Policiers aux ronds-points, hélicoptère dans le ciel, membres du Raid fouillant le lycée Tocqueville : la tension était encore palpable dans les rues de Grasse jeudi après-midi, quelques heures après la fusillade. Des pompiers et des dizaines d’agents en gilet bleu marine avec l’inscription "Médiation éducative" s’affairaient auprès de nombreux lycéens regroupés, en état de choc. Tous les élèves des établissements scolaires de la ville ont par ailleurs été cantonnés dans leur école jusqu’en fin d’après-midi. Deux lycéens ayant réussi à quitter l’établissement se sont confiés : "Il était aux alentours de 12h50", raconte Andreas, un élève de terminale. "C’était la panique, j’ai entendu quatre coups de feu, après j’ai vu une foule courir, du coup on a tous couru … Il y avait des traces de sang partout, c’était troublant", confie-t-elle.
Selon les premières informations, les motivations du lycéen semblent liées aux mauvaises relations qu’il entretenait avec d’autres élèves de son lycée. Tout mobile terroriste a été exclu, a précisé la procureure de la République de Grasse. Les parents remettent en cause la sécurité aux seins des établissements scolaires. Les consignes diffusées par le ministère de l’Education nationale n’ont pourtant eu de cesse d’être renforcées, ces dernières années. "Sur le terrain, les choses se révèlent souvent plus compliquées, essentiellement par manque de moyens et de personnels", dénonce un parent d’élève. Selon un élève, depuis les attentats, la sécurité a été renforcée au niveau des entrées et des sorties dans le lycée Tocqueville. Mais "depuis quelques mois, ça s’est relâché et je pense que c’est comme ça qu’il a réussi à rentrer avec une arme", explique-t-il. Une mère d’élève dont le fils est en terminale se dit "surprise que ça se passe à Grasse".
Un élève du lycée, âgé de 17 ans, a été interpellé en possession d’un fusil, de deux armes de poing et de deux grenades, a indiqué une source policière. Il serait "a priori inconnu des services de police". Le suspect paraît avoir agi seul, selon cette source, alors que les enquêteurs avaient initialement émis l’hypothèse d’une seconde personne en fuite. Le jeune homme arrêté visionnait des vidéos de tueries de masse, a précisé cette source. Sur des comptes Facebook, Twitter et YouTube correspondant au nom du principal suspect, plusieurs photos et vidéos de tuerie ont été partagées, comme celle de la fusillade dans un lycée du Colorado en 1999, ainsi qu’une vidéo d’une personne avec un masque de clown brandissant un pistolet. L’enquête doit désormais préciser les motivations réelles du suspect et établir s’il a bénéficié de soutien de complices.