Un prêtre du Loiret, accusé d’agressions sexuelles sur mineurs, tenait un carnet crypté qui n’a jamais été décodé par la justice. Les victimes présumées du prêtre demandent que à ce journal intime soit rapidement versé au dossier, car le juge va clore l’instruction d’ici fin janvier.
L’abbé Pierre de Castelet, prêtre du Mouvement Eucharistique des Jeunes dans le Loiret, est mis en examen depuis 2012 pour agressions sexuelles lors d’un camp d’été en juillet 1993 dans les Pyrénées. Trois victimes présumées ont porté plainte auprès de la justice. Elles ont en leur possession le journal intime du prêtre. Des mémoires entièrement codées qui restent à décrypter avant la fin de l’instruction.
Ils sont trois hommes d’environ 35 ans à avoir porté plainte contre l’abbé Pierre de Castelet. D’autres victimes ont été identifiées selon les avocats mais elles ne porteront pas plainte suite au délai de prescription. L’instruction, ouverte en 2012, serait sur le point d’être close et un procès pourrait avoir lieu au printemps 2017. Avant la fin du mois de janvier 2017, la date envisagée pour une clôture de l’instruction, les victimes espèrent déchiffrer en partie un document qui les intrigue beaucoup.
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Lors des perquisitions au domicile du prêtre, un carnet entièrement crypté a été saisi. Ce journal intime n’a jamais été traduit par la justice. Les victimes sont pourtant persuadées que ce journal crypté contient des informations qui pourraient compléter leurs accusations. Pour l’instant, elles font face à 300 pages manuscrites, avec quelques lignes pour chaque jour entre 1993 et 2000. À chaque fois, seule la date est lisible. Le reste est un mélange inconnu de signes et de langues anciennes. "Ce qui nous intéresse c’est la hiérarchie qui l’a protégé et qui l’a laissé auprès des jeunes, pour nous c’est grave. On espère aussi trouver de nouvelles pistes, de nouvelles victimes. Mais le carnet est codé, l’abbé s’était fabriqué son propre code, et nous sommes seuls face à ce carnet, seuls à tenter de le déchiffrer", a confié l’une des premières victimes à avoir porté plainte.
En garde à vue, l’abbé avait accepté de traduire une page dans laquelle il ne relate rien d’intime. Toutefois, il se fait très précis sur son emploi du temps et sur les gens qu’ils rencontrent. L’abbé, démis de toutes ses fonctions au printemps 2016, est aujourd’hui âgé de 65 ans.
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