Une patiente voilée a été refoulée par une femme médecin en Isère. Coupable de discrimination islamophobe, la généraliste écope d’une radiation d’un mois avec sursis.
Une généraliste remplaçante a été condamnée à un mois avec sursis d’interdiction d’exercer pour avoir tenu des propos jugés islamophobes à une patiente voilée à Pont-de-Beauvoisin en Isère, a confirmé l’Ordre des médecins de Rhône-Alpes après une information parue dans le Quotidien du médecin.
En juin 2015, Fatima se rend au cabinet médical de Pont-de-Beauvoisin. Elle souffre d’hypotension artérielle. La généraliste remplaçante lui fait une ordonnance mais la patiente explique qu’elle ne supporte pas le médicament prescrit. Mais au terme de la consultation, la médecin refuse de changer de médicament et la patiente refuse de payer la consultation, le ton monte et l’altercation devant le conseil de l’ordre des médecins.
Une plainte est alors déposée mais le parquet de Chambéry classe l’affaire sans suite. Fatima porte l’affaire devant le conseil de l’ordre des médecins de Rhône-Alpes. Le conseil a pris une année entière pour rendre sa décision. Selon le conseil, la médecin a bien soigné Fatima mais ses propos sont islamophobes et elle n’a pas respecté son devoir de réserve. Dans sa décision du 1er octobre, la chambre disciplinaire de première instance de l’ordre des médecins estime que "le Dr L. a exprimé son opinion sur le port du voile par les femmes musulmanes (...) en des termes (...) qui ont une teneur manifestement empreinte d’islamophobie".
"Vous êtes un scandale pour toutes les femmes. Je suis pour la liberté des femmes, et votre voile est un signe ostentatoire religieux et c’est illégal. Je ne veux plus de femmes voilées en France". Telles étaient les déclarations de cette femme généraliste. La patiente avait filmé la scène puis l’avait diffusé sur Internet. La généraliste remplaçante a été condamnée à un mois avec sursis d’interdiction d’exercer. Avec la décision du conseil, Fatima se dit satisfaite. "Ma cliente a été reconnue dans son statut de victime et c’est important", a estimé son avocat. Les parties peuvent encore faire appel.
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