Le dossier sur les affrontements survenus ce week-end entre supporters du match Angleterre-Russie en marge de l’Euro 2016 est loin d’être clos. Londres met la faute sur le dos des ultras russes taxant les réflexes de la police française de non adéquats.
Les violences qui ont éclaté ce week-end ne sont pas sans conséquence pour les deux équipes.
Une bande de sauvages
Dans un témoignage rapporté ce lundi dans le Times, George Amos, supporter anglais de 29 ans pris à partie sur le Vieux-Port avec son frère Harold, résume ce que les Anglais ont ressenti pendant les affrontements à Marseille. "Les Russes ressemblaient à un escadron de la mort tout vêtu de noir. Et la police ne faisait que regarder", a-t-il indiqué. L’homme a fait état de près de 300 personnes qu’il décrit comme étant "une bande de sauvages, des bandits bodybuildés pleins de haine". Ces derniers venaient de nulle part et attaquaient tout le monde même les femmes et les enfants, a-t-il déploré.
Six Britanniques sont jugés
Dans une lettre adressée aux deux équipes, l’UEFA menace une disqualification en cas de nouveaux débordements, un message pris très au sérieux par la Fédération anglaise. "Les fans russes nous attaquent mais c’est NOUS qui recevons un avertissement", préfère s’émouvoir le Daily Star cité par RFI. Alors que six Britanniques sont jugés lundi pour violences, la police n’a pu arrêter aucun hooligan russe "extrêmement entraînés", selon le procureur. Les Anglais ont pris leur part de responsabilité, mais ce n’est qu’une "petite minorité", a confié Mark Roberts, responsable de l’unité spécialisée dans le football de la police britannique. "Les troubles nés à l’origine du comportement pénible et embarrassant de hooligans anglais ont été exacerbés par ce qui ressemble à une action totalement coordonnée de gangs russes organisés", estime le directeur général de la Fédération anglaise, Martin Glenn.
La faute à la police
Si les ultras russes sont pointés du doigt, la police française n’est pas en reste, notamment pour avoir utilisé du gaz lacrymogène, une pratique très inhabituelle au Royaume-Uni. "La mauvaise tactique de la police est la vraie responsable", a déclaré ce lundi dans le Times Geoff Pearson spécialiste du hooliganisme et chercheur à l’université de Manchester. La police est également épinglée pour à la fois son laisser-aller et ses interventions extrêmement musclées. Et pour couronner le tout, le tort revient à l’UEFA et à la ville de Marseille pour un "manque total et abject de planification".
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