Le secrétaire général adjoint du Syndicat des commissaires de la police nationale, Jean-Luc Taltavull, a révélé la teneur des conversations entre un gradé de la BAC (Brigade Anti-Criminalité) et un militaire de la Force Sentinelle lors des attaques qui ont visé le Bataclan.
La commission d’enquête parlementaire sur les attentats de Paris auditionne toutes les parties concernées par les attentats du 13 novembre. Ainsi, après les blessés et les témoins, cette commission a entendu les représentants des forces de l’ordre. Jean-Luc Taltavull a représenté le syndicat de la police nationale.
Lors de son audition, ce représentant des commissaires de police n’a pas caché sa déception face à la réaction d’un militaire déployé dans le cadre du dispositif Sentinelle, à côté du Bataclan lors des attentats du 13 novembre. "Il y avait des gens de Sentinelle à proximité du Bataclan. Un gradé de la BAC (Brigade Anti-Criminalité) se trouve près d’une porte de secours et dit aux militaires : ’Allez ! On y va !’ (…) Le détachement Sentinelle a dit : ’Non, j’ai pas d’ordres pour bouger.’ Alors [le policier] lui dit : ’Alors passe moi ton Famas !’", a-t-il raconté. Ce militaire serait ainsi resté à l’extérieur de la salle de spectacle alors que les terroristes avaient commencé à tirer. Les policiers de la BAC auraient à ce moment essuyé les rafales de kalachikov des assaillants, rapporte 20minutes.
Face à cette regrettable réaction, ce représentant des commissaires de police a soutenu qu’il faut identifier les rôles des militaires et des policiers, en cas d’attaque terroriste. " Il y a une marge de manœuvre pour l’avenir, de mieux identifier comment ça se passe concrètement ", a-t-il indiqué dans des propos rapportés par LCP.
Par ailleurs, il a préconisé que chaque patrouille de police soit équipée d’une arme automatique à bord de leur véhicule. " Un point sur lequel vous allez nous entendre très souvent", a-t-il fait remarquer.