Alors qu’il avait abrité trois terroristes dans un appartement de Saint-Denis, Jawad Bendaoud a avoué aux enquêteurs qu’il "se doutait" de l’identité de ses locataires, mais qu’il voulait prendre l’argent, révèle Le Monde ce mercredi.
Les intentions de Jawad Bendaoud, le logeur présumé de l’appartement de Saint-Denis, ont été révélées par Le Monde dans son édition de ce mercredi. "Je m’en doutais, mais je voulais prendre l’argent", a reconnu le jeune homme de 25 ans après avoir réfuté tout lien avec les terroristes qu’il accueillait chez lui. Il s’est en effet douté que ses locataires avaient un lien avec les attentats qui avaient secoué Paris le 13 novembre.
"J’étais pas au courant que c’étaient des terroristes"
Cinq jours après les attentats à Paris, le mercredi 18 novembre, Jawad Bendaoud est interpellé par la police. Ce jour même, le jeune homme, propriétaire autoproclamé de l’appartement où se sont retroussés les trois terroristes, est apparu sur les écrans de télévision. Il avait alors expliqué aux journalistes qu’il ignorait l’identité des trois occupants. "J’étais pas au courant que c’étaient des terroristes, moi. (…) Si je savais, vous croyez que je les aurais hébergés ?", a-t-il déclaré avant son arrestation.
Des échanges de SMS douteux
Placé en garde à vue et face aux enquêteurs, Jawad Bendaoud n’a jamais admis avoir des liens avec les terroristes. Mais des échanges de SMS le trahissent. Alors que sa petite amie le critique de ne pas l’avoir écoutée quand elle "(s)’en doutait", Jawad répond que "tous les mecs de ma rue, hier, ils rigolaient, ils m’ont dit t’es un OUF, tu ramènes des mecs de Belgique, deux frères MUS. (…) Sur le Coran de la Mecque c’est des terroristes, nous on rigolait, bah on s’en bat les couilles, moi je les héberge", cite Le Monde.
Jawad a finalement reconnu les faits en expliquant qu’il se doutait qu’il y avait quelque chose de pas très clair. "Mais je ne vais pas prendre vingt ans pour ça", a-t-il indiqué. Au final, il est allé jusqu’à défendre un intérêt purement financier plus qu’une complicité idéologique, en assurant qu’il voulait de l’argent.
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