Condamnée à 30 ans de réclusion criminelle en avril 2014, Manuela Gonzalez surnommée la "veuve noire de l’Isère", a été libérée par la cour d’appel de Grenoble à cause d’un vice de procédure pour non respect du "délai raisonnable" du jugement.
Condamnée en avril 2014 à 30 ans de réclusion pour le meurtre de son mari, Manuela Gonzalez, surnommée "la veuve noire de l’Isère" a été libérée lundi 21 septembre par la cour d’appel de Grenoble, à cause d’un vice de procédure. "Manuela Gonzalez a été libérée par la chambre de l’instruction qui considérait que le délai entre la première instance et l’appel était trop long", a affirmé le parquet général, confirmant les propos de l’avocat de la quinquagénaire, Me Ronald Gallo.
Placée en détention provisoire depuis le 25 mars 2010
La quinquagénaire était placée en détention provisoire depuis le 25 mars 2010 pour le meurtre de son dernier mari, Daniel Cano, en octobre 2008. Le 31 octobre 2008, le corps de la victime, un chaudronnier de 58 ans, avait été retrouvé à l’arrière de son véhicule incendié, non loin de leur maison de Villard-Bonnot dans l’Isère. L’enquête a aussitôt conclu un incendie volontaire d’autant plus que les analyses toxicologiques avaient dévoilé la présence de trois somnifères différents dans le sang de la victime. A l’époque, Manuela Gonzalez avait nié en bloc toute responsabilité liée à la mort de son mari. Avant lui, quatre autres compagnons de ladite "veuve noire de l’Isère" étaient victimes d’intoxications, dont deux avaient succombé de mort violente.
Une cour d’appel saturée
Faute d’audiencement du nouveau procès d’assises, l’avocat de Manuela Gonzalez avait demandé une remise en liberté de sa cliente le 22 juillet 2014. Une demande approuvée par la cour d’appel de Grenoble ayant abouti à la libération de l’accusée. Il y a eu dix-sept mois après cet appel mais aucune date n’a encore été fixée pour le nouveau procès. Une source auprès du parquet général a confié que la cour d’assises était saturée en ce moment et que le procès de Mme Gonzalez ne pouvait être fixé avant la mi-2016 "au plus tôt". La chambre de l’instruction a donc appliqué la jurisprudence de la cour européenne des droits de l’Homme selon laquelle "toute personne a le droit d’être jugée dans un délai raisonnable".