SOS Racisme s’est totalement indignée suite à l’agression d’une jeune femme en maillot de bain dans un parc du centre-ville de Reims, mais l’association semble revenir sur ses pas et fait son mea culpa à travers un communiqué.
Mercredi, cinq jeunes femmes, dont deux mineures, ont violemment pris à partie et molesté une jeune femme qui bronzait en maillot de bain, dans le parc Léo Lagrange à Reims, dans le Nord de la France. Tout est parti de la phrase suivante : "Allez vous rhabiller, ce n’est pas l’été". La jeune femme en maillot ne s’est pas laissée faire et cela a dégénéré. Il n’en a pas fallu plus pour que la Toile se déchaîne et que l’affaire soit relayée par de nombreux médias.
L’association SOS Racisme a d’ailleurs pris l’initiative d’appeler à une manifestation de protestation dès le lendemain des faits au parc Léo-Lagrange de Reims. Mais le rassemblement n’a jamais eu lieu malgré l’effervescence des twittos qui ont relayé le hashtag #jeportemonmaillotauParcLeo. Si le journal local L’Union a évoqué un mobile religieux, le parquet de Reims aucun lien n’est clairement établi entre l’agression et un quelconque motif religieux. Le parquet de Reims s’est exprimé sur l’affaire, annonçant que "ni la victime ni les auteures des coups n’ont fait état, lors des auditions, d’un mobile religieux ou d’un mobile moral qui auraient déclenché l’altercation".
Près d’une semaine après, l’emballement qu’a provoqué cette affaire s’est affaiblie au point de remettre en cause l’association SOS Racisme. Mardi soir, l’association a publié un communiqué sur son site internet pour faire son mea culpa. Signé de la main de son président, Dominique Sopo, le texte revient sur la façon dont se sont déroulés les événements, depuis l’article du journal local évoquant l’agression. Il évoque "la précipitation" des "jeunes militantes rémoises" qui ont organisé dimanche un rassemblement "en forme de pied de nez à ce qui semblait relever d’une logique contraire à la liberté de choix des femmes".
Dominique Sopo s’en prend également aux médias qui "après avoir abondamment relayé les informations de L’Union ont eu la délicatesse de mettre une fois de plus la frénésie au débit des politiques, des associatifs et des réseaux sociaux". Il ajoute que le rassemblement "aurait dû être annulé" dès lors que les circonstances de l’agression avaient été éclaircies.
L’affaire a par ailleurs conduit Daniel Dhombres à démissionner de son poste de coordinateur éditorial de SOS Racisme. Celui-ci avait publié dimanche sur Twitter, un tweet dans lequel il invoquait "l’origine" des jeunes filles pour accréditer l’hypothèse d’un "motif religieux" à l’agression.