Agées seulement de 6 et 3 ans, ces fillettes ont été bloquées en zone d’attente à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Il s’est passé plusieurs jours avant qu’elles ne retrouvent leurs parents.
Usurpation de papiers d’après les estimations de la police
La première fillette qui est de nationalité française est arrivée du Cameroun. Elle a été conduite samedi 6 juin en zone d’attente pour personnes en instance (ZAPI) ; là où sont généralement placés les sans-papiers n’ayant pas reçu l’autorisation d’entrer en France. Sous l’autorité de la Police aux frontières (PAF), les mineurs y sont accueillis dans des locaux ad hoc, tenus par un personnel ayant reçu une formation spéciale sur le sujet.
Comme elle suivait sa scolarité dans ce pays où elle vit avec sa grand-mère, la fillette était venue rendre visite à sa mère, également française, en vacances. Les policiers ont alors pensé que ses papiers étaient usurpés en estimant que la petite fille ne ressemblait pas à la photo sur son passeport français qui était pourtant récent. La fillette a dû comparaître mardi au tribunal de Bobigny où elle a reconnu sans hésitation sa mère tout comme à l’aéroport. Elle aura ainsi attendu quatre jours avant d’être libérée. Le juge a en effet conclu que "l’ensemble des éléments du dossier" contestait la version policière.
Situation irrégulière et faux papiers
La seconde fillette était arrivée également samedi à l’aéroport de Roissy. D’origine ivoirienne, elle n’a été libérée que ce mercredi sur décision du juge des libertés et de la détention (JLD). Son arrestation aurait été justifiée par le fait que les policiers voulaient vraiment s’assurer que c’était réellement son père qui l’accompagnait.
Le père de Fanta avait en effet présenté aux policiers un faux passeport qui aurait été acquis, d’après ses dires, en urgence car il devait ramener sa fillette en France. "Il fallait coûte que coûte aller chercher ma fille pour éviter qu’elle ne soit excisée", a expliqué Mohammed Doumbia. L’homme a d’ailleurs certifié avoir demandé le droit d’asile pour lui et pour sa fille. Une enquête avait été alors ouverte par le Défenseur des droits afin de déterminer les circonstances de détention de Fanta dans la ZAPI. La fillette aurait donc comparu toute seule devant la Justice et avait reconnu son père.