Après le projet d’attentat déjoué contre deux églises de Villejuif, le Premier ministre tente de rassurer les chrétiens et avance la surveillance des églises en France.
Suite à l’annonce de l’arrestation de Sid Ahmed Ghlam, 24 ans, soupçonné de vouloir mener un attentat en région parisienne, dimanche dernier, le gouvernement s’est montré impassible face à "la menace terroriste en France". Manuel Valls, qui l’a qualifiée de "sans précédent dans le passé", a ainsi estimé à la sortie du conseil des ministres, mercredi 22 avril, que "les terroristes ciblent la France pour nous diviser".
Le même jour, le chef du gouvernement a visité en fin de journée les deux églises Villejuif, qui étaient ciblées par l’attentat. La visite consistait en premier lieu à rassurer la communauté catholique de Saint-Cyr et de Sainte-Thérèse. Face à la presse, Manuel Valls a estimé que la France est face à une menace terroriste sans équivalente. "Vouloir s’en prendre à une église, c’est s’en prendre à un symbole de la France, c’est l’essence même de la France qu’on a sans doute voulu viser", a déclaré le Premier ministre. "Ce qui aurait pu arriver est un choc, pour tout le monde. Le gouvernement a pris et prendra les mesures qui sont nécessaires pour assurer la protection des lieux les plus sensibles", a-t-il ajouté.
Aucun dispositif de sécurité supplémentaire n’a néanmoins été annoncé mercredi. "Le patrimoine chrétien doit être protégé mais il doit rester ouvert, accessible", a dit Manuel Valls, sans plus de précision. Plus tôt dans la journée, François Hollande a simplement assuré du maintien du plan Vigipirate jusqu’à nouvel ordre.
Alors que les lieux de culte juifs font l’objet d’une surveillance renforcée depuis les attentats de janvier, le patrimoine chrétien de la France reste moins protégé. Sur les 45 000 églises que compte l’Hexagone, 200 seulement - celles qui reçoivent jusqu’à 1 500 visiteurs par jour comme la cathédrale Notre-Dame de Paris - bénéficient d’une protection permanente.
Du côté de la Conférence des Évêques de France, on ne veut surtout pas "céder à la panique". "La question de la protection des lieux de cultes est abordée depuis le mois de janvier. Nous n’avons pour le moment pas de demande particulière de protection supplémentaire", déclare un responsable au Figaro.