Aucun des membres de bureau de l’Assemblée nationale ne s’est levé pour le défendre. A compter de là, c’est le séjour en prison qu’il risque.
Patrick Balkany a été lâché par ses paires de l’Assemblée nationale (Le Figaro). Damien Abad (UMP), membre du bureau dirigeant de l’institution a révélé que les membres de bureau ont levé à l’unanimité ce mercredi l’immunité parlementaire du député-maire UMP de Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine. L’intéressé, et son épouse, est mis en examen depuis le mois d’octobre pour un dossier qui l’accuse de corruption passive et blanchiment d’argent de fraude.
Une telle décision se tranche au niveau du bureau dirigeant. Composé de 22 membres, à la tête duquel se trouve le socialiste Claude Bartolone, il est parvenu à sa décision en moins de 30 minutes, d’après ce que l’on a appris. Par ailleurs, la justice, par l’intermédiaire des juges Renaud van Ruymbeke et Patricia Simon ont fait parvenir au président de l’Assemblée nationale, une injonction de remise du passeport de l’intéressé, afin de prévenir toute fuite vers l’étranger.
En tout cas, le train de vie des Balkany semble avoir soulevé la suspicion à leur égard.
Lors de leur déclaration de patrimoine datée de 1990, le couple Balkany a déclaré être propriétaire de 5 voitures. Celle qu’ils viennent de faire dernièrement ne mentionne plus qu’une Audi mini. En réalité pourtant, ils possèdent au moins 3 voitures tout-terrain "assurés en leur nom sous les cocotiers" (termes de Libération), d’une valeur estimée entre 35.000 à 72.000 euros chacun.
L’élu est en délit à de fausses déclarations selon le journal. Patrick Balkany déclare un revenu annuel de 85.000 euros alors que sa seule charge pour ses gens de maison s’élève à 120.000 euros. Le journaliste Laurent Joffrin pose alors l’hypothèse selon laquelle "Soit il vit à crédit, soit il dispose d’autres revenus non déclarés."
Pour ses voyages, le député des Hauts-de-Seine paierait ses frais en espèce, révèle son secrétaire dans un procès verbal. L’agence de voyage Thomas Cook atteste avoir reçu la somme de 24.500 euros pour les déplacements de l’homme politique entre 2010 et 2011. Le principal aller-retour s’effectuerait entre Paris et Marrakech, où cinq à six va-et-vient annuels sont recensés. Des réservations ont même été faites pour les chiens du couple… en classe affaire.