Une équipe d’archéologues a découvert plus de 200 squelettes sous un supermarché en plein coeur de Paris.
Dans le cadre du réaménagement du magasin qui prévoit "de supprimer un promontoire qui se trouvait au deuxième sous-sol", les responsables ont décidé d’effectuer des fouilles sous le Monoprix Réaumur-Sébastopol, dans le IIe arrondissement de la capitale parisienne.
Une équipe de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) qui a effectué des fouilles a découvert une sorte de fosses communes avec plus de 200 squellettes. Sur une zone de 100m², 8 fosses ont été découvertes dont 7 comptaient entre cinq et vingt individus, déposés sur deux à cinq niveaux. La dernière fosse contenait 150 corps disposés sur plusieurs niveaux.
"Nous nous attendions à ce qu’il reste quelques ossements dans la mesure où cela avait été un cimetière mais pas à trouver des fosses communes", a lancé le directeur du magasin, Pascal Roy.
Lors de la désaffection du cimetière, les corps devaient être transférés en partie aux Catacombes de Paris où ils sont toujours, " mais apparemment, le travail n’a pas été bien fait ", a fait remarquer Isabelle Abadie, archéologue. Rappelant des cas identiques à Marseilles et à Troyes, elle note que "C’est la première fois qu’un cimetière hospitalier est fouillé à Paris ". Elle s’est dit étonnée de la disposition des corps qui laissent penser qu’ils avaient été "déposés avec soin, de façon organisée". "Les individus, hommes, femmes, enfants, ont été placés ’tête-bêche’ sans doute pour gagner de la place", précise-t-elle. Elle se demande alors de quoi ces individus sont morts.
Selon Jean-Pascal Lanuit, de la Direction régionale des affaires culturelles Ile-de-France, les restes osseux seront étudiés et traités avec respect, sur un site de l’Inrap. « L’Etat se chargera de trouver un endroit » pour les défunts.