Michel Catalano, gérant de l’entreprise CTD, a passé une heure avec les frères Kouachi, les deux terroristes responsables de la tuerie de Charlie Hebdo, vendredi. Il raconte "le moment incroyable" qu’il a vécu.
" J’ai vécu une expérience surréaliste ", raconte Michel Catalano encore sous le choc. Vendredi, on est venu sonner à sa porte peu avant 8h. "Je ne me suis pas inquiété, car j’attendais un fournisseur", dit le gérant de l’entreprise CTD qui a passé une heure avec les frères Kouachi, les deux terroristes responsables de la tuerie de Charlie Hebdo.
En descendant, il entend son chef d’atelier converser avec des hommes. "Là, j’ai vu qu’ils avaient une kalachnokov et un lance-roquette. Immédiatement, j’ai dit à Lilian d’aller se cacher", poursuit-il. Son jeune graphiste suit l’ordre de son patron qui sans hésiter va à la rencontre des 2 jeunes hommes armés. "J’ai vécu un moment incroyable. Je leur ai offert un café dans mon bureau et nous avons discuté", ajoute-t-il.
"À aucun moment ils n’ont été agressifs", souligne le chef d’entreprise qui raconte que les 2 hommes lui ont demandé d’appeler les gendarmes "pour leur dire qu’ils sont là, avec lui", rapporte Le Figaro.
Le fournisseur que Michel attendait arrive et les 2 hommes descendent devant l’entrée. "Je leur ai demandé de le laisser partir ", précise le propriétaire des lieux. Et le fournisseur est parti sans problème. Les 3 hommes remontent alors sans fermer la porte. "C’est là où j’ai eu une réaction bizarre, je leur ai dit que j’avais le chauffage qui tournait", se rappelle Michel.
A l’arrivée des gendarmes, "les frères leur font signe de ne pas tirer, tant que je ne suis pas à l’abri", affirme-t-il. Commencent alors les coups de feux. Saïd, l’ainé est alors blessé au cou, et " Je lui ai fait un pansement", ajoute Michel.
"Ils m’ont dit ’Ne vous inquiétez pas, on vous laissera partir’", relate-t-il. N’ayant jamais été considéré comme otage par les 2 frères, Michel a pu les quitter avec l’aval du cadet, Chérif.
Il a été immédiatement pris en charge par le GIGN mais s’inquiète pour Lilian qui est resté caché dans le bâtiment. "S’il lui était arrivé quelque chose, je m’en serais voulu toute ma vie", ajoute-t-il. Au final, "Je suis heureux qu’il s’en soit sorti, c’était le plus important", conclut-il.