Le bébé est mort chez sa nourrice, tandis que ses parents ont été tués. Leurs corps ont été éparpillés au Bois de Vincennes, à Paris. Les faits se sont déroulés en 2012.
Un couple de chinois sans histoire devra s’expliquer aux assises pour ce crime odieux, commente le site 20minutes.fr aujourd’hui. En juin 2012, deux joggeuses découvrent une jambe décomposée. Un chien d’aveugle déterre une partie de torse humain, quelques jours plus tard. Tout le monde pense alors au canadien Luka Rocco Magnotta, arrêté quelques jours plus tôt à Berlin après une halte à Paris.
Mais le "dépeceur de Montréal" n’y est pour rien. Les morceaux de corps retrouvés non loin du Parc floral sont ceux de Ying Wang et de son compagnon Liangsi Xue, dont la disparition vient d’être signalée par des proches.
Mi-juin 2012, deux compatriotes, Hui Zhang et Te Lu, déjà désignés comme suspects de la disparition sur des sites chinois, se rendent aux enquêteurs et racontent ce qui s’est passé.
Le 22 octobre, la juge d’instruction a ordonné le renvoi aux assises de ces chinois de 33 ans. Le corps de l’enfant des victimes n’ayant jamais été retrouvé, un non-lieu a été ordonné sur ce point, a précisé l’avocat de parties civiles, Me Yassine Bouzrou.
Arrivée en France en 2004, Hui Zhang était depuis peu la nourrice du bébé, âgé d’environ trois mois. "Dans la nuit du 23 au 24 mai", explique-t-elle, "je découvre son corps sans vie, remarque un filet de sang, et rends responsable du décès des médicaments contre le rhume".
Selon Hui Zhang, la suite relève de la "légitime défense" : découvrant la mort du bébé, ses parents l’agressent, ainsi que son compagnon, usant d’une feuille de boucher et d’une hache. Craignant pour la vie de celui-ci, grièvement blessé, elle aurait saisi une hachette pour en frapper les deux parents qui trouvent la mort dans la bagarre.
Laissant Te Lu dans un état semi-conscient, Hui Zhang débite les corps dans la baignoire de l’appartement, tentant de couvrir le bruit d’une scie électrique défectueuse par celui de la machine à laver. Le lendemain, elle se rend au Bois de Vincennes pour enterrer des morceaux de cadavres.
Elle raconte avoir jeté le reste des dépouilles, dont le corps du bébé, dans les poubelles du quartier Daumesnil, car elle n’avait "plus la force de les enterrer". Le couple se débarrasse des outils, des vêtements, nettoie son appartement, jette les meubles maculés, se procure des lunettes spéciales et une lampe UV bleue servant à la détection de traces de sang invisibles à l’œil nu.
Les comptes bancaires sont fermés, l’argent transféré en Chine vers où Hui Zhang et Le Tu s’envolent les 28 et 30 mai. Ils affirment avoir toujours voulu revenir en France après avoir confié leur enfant à des proches.
Les enquêteurs doutent : Te Lu avait pris des allers simples et leur retour rapide pourrait avoir été plus dicté par la peur de la peine de mort en Chine. Arrivé en 2004 en France, ce couple n’a jamais fait parler de lui. Selon l’expertise psychiatrique, "rien ne prédisposait à un passage à l’acte criminel". Quant à Hui Zhang, elle ne présente aucune pathologie psychiatrique et dispose d’une "intelligence de haut niveau".