Le forcené a fait onze blessés dont deux graves. Il a foncé à tombeau ouvert sur des passants en criant « Allah Akbar », « Dieu est le plus grand » en arabe.
Le drame avait commencé Place Wilson, à Dijon, hier, vers 20 heures. Un fou à bord d’une Clio a fondu sur des passants en criant « Allah Akbar », raconte Le Figaro ce matin. Il aurait également crié « au nom des enfants de la Palestine ». La scène a duré au total près d’une demi-heure. Des témoins ont décrit un homme portant une djellaba, selon une source policière.
Quatre piétons ont été percutés dans une première charge avant sept autres, quelques minutes plus tard, dans trois autres collisions rue des Godrans, rue Monge et rue du Transval. On dénombre onze bléssés dont deux dans un état grave. Ces derniers souffrent de traumatismes crâniens mais leur pronostic vital n’est pas engagé.
« L’homme, né en 1974, présente le profil d’un déséquilibré et serait suivi en hôpital psychiatrique », a déclaré une source proche du dossier indiquant que « pour l’heure ses revendications semblent encore floues ». Cet homme est connu pour des faits de délinquance « de droit commun » dans les années 1990, selon Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l’Intérieur.
Bernard Cazeneuve n’a pas prévu de se rendre sur place pour le moment.
La voiture folle a tenté de s’en prendre aux forces de l’ordre, un commissariat étant situé proche de la place Wilson, avant de foncer sur des piétons. Le conducteur s’est enfui après l’accident avant d’être interpellé, au terme d’une course-poursuite.
Il est actuellement en garde à vue à l’hôtel de police de Dijon. L’enquête a été confiée à la section antiterroriste de Paris, qui s’oriente vers la piste de l’islamisme radical.
Le préfet de Côte-d’Or, Eric Delzant, est sur place. Il a confirmé que les collisions étaient « volontaires ». Cette agression survient au lendemain de l’attaque du commissariat de Joué-les-Tours, en Indre-et-Loire, où l’assaillant avait agressé des policiers en criant « Allah Akbar ».
Le risque d’attentats islamistes commis en France, notamment par des jihadistes de retour de Syrie ou des individus isolés autoradicalisés, est pris très au sérieux par les services français. Depuis l’été 2013, cinq « projets d’actions terroristes » jihadistes ont été déjoués en France, selon le gouvernement.
L’Etat islamique encourage les candidats au djihad à lancer des attaques contre les « infidèles », militaires, policiers ou même civils. La France avait été nommément citée comme cible par l’organisation djihadiste après le début des frappes françaises en Irak cet été. L’Union des mosquées de France a condamné cette agression dans un communiqué. Elle a appelé « les jeunes Français à ne pas se tromper d’ennemi et de combat ».