Yvette Bert, 77 ans connue sous le nom de "Mamie Loto", a été condamnée ce jeudi pour n’avoir jamais payé d’impôt sur ses recettes alors qu’elle organisait des lotos à but caritatif.
La sentence réservée à "Mamie Loto", de son vrai nom Yvette Bert a été entendue ce jeudi. La grand-mère âgée de 77 ans organisait 169 lotos en 4 ans pour le compte d’associations caritatives mais elle ne payait jamais d’impôt sur ses recettes. Résultat : la septuagénaire a été condamnée à six mois de prison avec sursis et versera une amende de 10 000 euros dont 5 000 de sursis. "Elle en outre été condamnée par le tribunal correctionnel de Saint-Omer à verser au fisc un total de 117 842 euros, au titre d’amendes douanières", rapporte BMFTV.
La première réaction d’Yvette Bert après l’annonce du verdict était : "je veux mourir". Cette vieille dame, actuellement en maison de retraite, n’arrive pas à comprendre l’objet de cette condamnation sachant qu’elle n’a jamais perçu un centime de trop."Je ne payerai rien, ils m’ont démoli", a-t-elle confié devant la salle d’audience. "C’est une sanction sévère au vu des revenus très faibles de Madame Bert, qui sont de 650 euros par mois. On peut se poser la question de savoir comment elle peut payer une telle amende", a par ailleurs indiqué son avocate, Me Claire Lamoril-Houtart.
Présidente de l’association "Ensemble pour l’espoir", Yvette Bert organisait de janvier 2009 à mai 2013 un loto chaque dimanche à Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais. A chaque fois, "Mamie Loto" versait les bénéfices, d’une somme totale de 460 743 euros, pour le compte des associations caritatives et à des personnes dans le besoin. Cependant, la dame aussi généreuse soit-elle, n’a jamais payé les impôts relatives à ces sommes. La justice considère cela comme étant "un cercle de jeux clandestin". La loi est très stricte sur ce sujet : "elle autorise l’organisation de six lotos par an maximum, avec une mise inférieure à 20 euros, et l’interdiction de faire de la publicité pour l’événement" rapelle cette source. L’avocate de la défense a toutefois précisé que cette loi est méconnue.
Quelques jours précédant le procès, BFMTV est allé à la rencontre d’Yvette Bert à son domicile. "J’ai toujours essayé de faire quelque chose pour donner, ça me retombe dessus", regrettait-elle, en larmes. "J’espère qu’ils vont comprendre que je n’ai rien détourné, que je n’ai pas volé un sou", annonçait-elle en évoquant les juges. Cela dit, personne n’a entendu son souhait. Il ne reste plus qu’à espérer la possibilité de faire appel, mais son avocate, questionnée à la sortie de l’audience, en doutait : "Madame Bert est particulièrement épuisée dans le cadre de cette affaire".