Paris : il vend l’eau de la Seine en bouteille

Christophe Charrier a trouvé une idée de commerce en allant puiser de l’eau à la Seine. Une ou deux fois par mois, ce jeune homme de 24 ans, contrôleur qualité dans l’aéronautique et spécialiste des turboréacteurs transporte un jerrican de 5 l et se dirige au port de Suffren (VIIe), au pied de la tour Eiffel pour s’approvisionner. Une fois que son récipient est plein, il retourne chez lui pour poursuivre avec l’étape de la filtration de l’eau avant de la verser dans les bouteilles de 50 ml. "Elle est transparente, mais il y a des résidus d’algues", souligne-t-il dans une information relayée par Le Parisien.

Le jeune homme, qui aurait déjà vendu 300 unités en six mois, n’a rien laissé au hasard en présentant ses petites bouteilles (fabriquées en Bulgarie) en forme de tour Eiffel. Chaque fiole est commercialisée sur son site à 6,90 €. L’idée de ce business lui était venue lorsqu’il se promenait le long des quais. "Je me suis dit : pourquoi les touristes ne ramèneraient-ils pas de l’eau de Paris, un peu de son romantisme, plutôt que des tours Eiffel made in China ? On ramène bien du sable du désert", pensait-t-il. Il considère "le même principe qu’à Lourdes, le côté religieux en moins".

Seul hic, son activité est-elle légale ? "L’Agence de l’eau Seine-Normandie m’a expliqué qu’on pouvait ponctionner jusqu’à 600 m 3 par an. Au-delà, il faudrait une autorisation et payer des taxes", a précisé Christophe Charrier. Toutefois, Claude Denet, responsable interrégional à VNF (Voies navigables de France) l’a démenti : "une autorisation est nécessaire, peu importe le volume prélevé." Néanmoins, à condition d’avoir un accord, l’eau de la Seine est bien gratuite, jusqu’à 7 000 m 3. "Après, on déclenche la facturation", souligne VNF. Quoi qu’il en soit, Christophe Charrier n’a pas l’intention de s’arrêter là. Il envisage déjà d’étendre ses activités avec une édition gold de ces bouteilles : "Avec des paillettes !"