Après le suicide de son mari en février sur son lieu de travail à Berck, la veuve est en litige avec l’entreprise. Voulant récupérer les effets personnels de son mari, une "erreur regrettable" s’est produite.
Le 28 février dernier, un homme connu sous le nom de Jean-Michel Reboul âgé de 49 ans s’est suicidé dans une usine à Berck dans laquelle il travaillait. D’après les commentaires de la veuve sur La Voix du Nord, Jean-Michel, employé dans cette entreprise de fabrication de textile depuis 2001, "était harcelé par un de ses collègues depuis des années". Depuis le jour de sa mort, son épouse est entrée en litige avec l’entreprise.
Lysiane Reboul a tenté à plusieurs reprises d’obtenir gain de cause en écrivant des courriers adressés au directeur de l’entreprise. Dans la foulée, elle a insisté pour que les effets personnels de son mari laissés dans son casier lui soient livrés. "Le 13 juin, j’ai reçu un colis de 8 kg par livreur. À l’intérieur, il y avait un tee-shirt, des chaussettes, une trousse de crayons… et une corde. Vous imaginez le choc", raconte-t-elle. La corde avec laquelle son mari s’était pendu se trouvait entre les mains de la veuve, provoquant un effet de bombe à retardement.
Tentant de joindre l’entreprise pour avoir des explications quant à la nature du colis, le patron a affirmé qu’il s’agissait bien de la corde avec laquelle Jean-Michel Reboul a mis fin à ses jours tout en évoquant une maladresse. Dans son courrier, le patron de l’entreprise de fabrication de fibres textiles a expliqué : "La police nous avait demandé de réunir les effets personnels de votre mari et la corde en cas de besoin pour l’enquête. Lors de votre demande, nous avons expédié le colis préparé sans en vérifier le contenu. Je vous renouvelle mes excuses, déjà exprimées par téléphone, pour cette importante maladresse". Toutefois, Lysiane voit dans cette manœuvre un geste d’"intimidation".
Pour se défendre, le directeur de l’entreprise s’est excusé en annonçant qu’il s’agissait d’une "erreur regrettable". "Le casier de M. Reboul a été ouvert le matin même, en présence de la police", a-t-il déclaré. "Les enquêteurs voulaient vérifier s’il n’avait pas laissé un mot dans son casier. Ils n’ont rien trouvé. Ils nous ont ensuite demandé de garder les effets personnels de M. Reboul et les objets ayant trait au drame, pour pouvoir les mettre à la disposition des enquêteurs en cas de besoin. Notamment la sangle", poursuit-il. Suite aux maintes réclamations de Madame Reboul de récupérer les affaires de son mari, le directeur a affirmé que personne n’a examiné le contenu des affaires avant d’envoyer le colis. "C’est une erreur regrettable et j’ai eu l’occasion de présenter mes excuses à Mme Reboul, à l’oral puis par écrit. Il n’y avait aucune intention malveillante, même si une telle maladresse ne peut évidemment laisser indifférent.", confie le directeur.
A l’heure actuelle, Lysiane Reboul poursuit sa lutte et elle a déposé une plainte afin que le décès de son mari soit reconnu comme un "accident du travail". Les investigations sont en cours.