Ce couple avait acheté cet enfant à une mère rom qui ne le voulait pas. La justice le lui a repris avant de revenir sur sa décision pour le bien de l’enfant.
Les services sociaux avaient retiré le bébé à "ses acheteurs", un couple résidant à Meurthe-et-Moselle. La mère biologique était une jeune femme rom qui voulait abandonner l’enfant. Les époux auraient voulu garder le nourrisson mais se sont vus heurtés aux restrictions de la loi dans leurs projets. Une histoire tourmentée qui finit sur une note heureuse sachant que la justice a tranché pour l’hébergement de l’enfant auprès de ses "acheteurs".
Ce vendredi, l’avocate, Me Caroline Depretz a même confirmé, "C’est une première, une décision unique qui pourrait faire jurisprudence et relancer le débat sur les "mères porteuses". L’intérêt de l’enfant a primé, la décision du juge est particulièrement courageuse". Le bébé avait été immédiatement confié à ses adoptants mais non sans une très longue bataille auprès de la justice.
En effet, les nouveaux parents avaient trouvé leur poupon par l’intermédiaire de personnes peu scrupuleuses accusées de "traites d’êtres humains". Les responsables interpellés, le couple a été contraint de suivre toutes les procédures judiciaires correspondantes à une arrestation. Ils avaient déjà déboursé plusieurs milliers d’euros pour obtenir la garde du bébé. L’enfant avait été placé sous décision de la justice dans une pouponnière à Nancy.
Me Depretz, l’avocat du couple, a relaté la suite "Mais l’enfant, qui était jusqu’alors vif et éveillé, a rapidement dépéri. Il s’est tellement renfermé que les services sociaux ont craint que cela ne touche son développement psychomoteur (…) Généralement, on éloigne les enfants de leurs parents qui les mettent en danger. Là, la situation est renversée : c’est le fait que l’enfant soit éloigné de ses parents qui le mettait en danger », a insisté l’avocate, qui a évoqué « le sentiment pour le bébé d’avoir été abandonné lorsqu’il a été retiré à ses parents". "Le juge a su entendre la réelle souffrance de l’enfant. C’est un dossier totalement atypique, une première en France", déclare t-elle sur Libération.
Le juge, chargé de l’affaire a décidé d’une visite régulière des parents adoptifs de prime abord avant de décider fin août d’un "hébergement long". L’avocate du couple est actuellement en train de faire des démarches pour que l’enfant soit remis au couple pour une adoption permanente.