Sylvie, est décédée d’un cancer à 41 ans. Mère de 8 enfants et "maillon fort" de la famille, elle laisse derrière elle ses proches, ses enfants et ses petits-enfants. Sa fille Julie, l’aînée, témoigne aujourd’hui.
Sylvie était une femme courageuse, du début à la fin. Après le décès de son ex-mari, et de son conjoint, tous deux décédés en 2009, elle s’est occupée, seule de ses 8 enfants.
En 2016, elle est diagnostiquée d’un cancer, l’année durant laquelle sa fille aînée, Julie, est partie vivre en métropole "Au début les médecins ne parlaient pas de cancer, ils disaient juste qu’elle avait un petit truc à l’estomac sans vraiment mettre de nom sur ce qu’elle avait c’est vraiment." nous raconte la jeune femme "C’est vraiment quand on lui a dit qu’elle devait voir un oncologue ou quand elle devait commencer à faire la chimio, qu’on a commencé entendre vraiment le mot cancer."
Un drame pour la famille, un nouveau tournant "On ne savait pas c’était quoi un cancer, on ne s’en rend pas vraiment compte jusqu’à ce que ça nous arrive à nous ou quelqu’un de proche."
L’acceptation fut difficile, pour les enfants comme pour Sylvie, "C’est quand elle a commencé à perdre beaucoup de poids, ses cheveux, qu’on a commencé à comprendre la gravité de cette maladie" mais la mère de famille a décidé de se battre et de vivre malgré tout, avec le sourire.
Un jour, les médecins lui ont proposé de faire une ablation de l’estomac, opération qu’elle accepte "On s’est tous dit qu’une fois l’estomac enlevé, elle sera guérie." nous confie Julie. L’opération fut un succès.
La mère de famille commence à reprendre, petit à petit, une vie "presque" normale. Julie, qui vivait en métropole à ce moment-là, faisait des allers-retours pour passer du temps avec sa mère, et la soutenir. Néanmoins, elle avait son compagnon en métropole, et étant enceinte, elle a dû, à contrecœur, rentrer en métropole pour profiter de la naissance de son fils, en famille.
Malheureusement, quelque temps, après la maladie refait surface. Le cauchemar revient : la chimio, être très malade, et sans estomac maintenant, le combat est de plus en plus difficile "La rechute était très très difficile à accepter pour elle, et pour nous aussi d’ailleurs c’est son sourire qui nous donnait toujours cette lueur d’espoir et dès qu’elle l’avait pas on savait que ça allait pas et si elle était pas bien ben c’était maman si maman va pas bien nous les enfants on était pas bien aussi."
Les médecins, inquiétés par l’état de Sylvie, alertent Julie, en lui disant qu’elle devrait penser à revenir à La Réunion, car l’état de sa mère n’allait pas s’arranger. À son arrivée, elle se rend directement à l’hôpital en sortant de l’aéroport, et reste bouche bée face au changement physique de sa mère, qui s’est dégradé à cause de la maladie. Elle profite pour lui présenter son nouveau petit-fils.
En palliatifs, les médecins lui donnaient beaucoup de morphine, pour soulager ses douleurs, causant des effets négatifs, comme de l’hallucination "Elle m’avait même pas reconnu une fois, c’était très difficile." explique Julie.
La jeune femme était tous les jours au seuil de son lit, ils décident de fêter l’anniversaire de leur petit frère avec elle, dans sa chambre, pour qu’elle puisse profiter de ce moment sans vraiment savoir c’était le dernier. Un soir en venant la voir elle ne parlait plus, elle réagissait à peine : "Aujourd’hui on se dit que les médecins le savaient que maman allait partir sans nous le dire."
Sylvie décède le lendemain, vers 2h : "Elle avait une très grande place dans notre famille, c’était notre maillon fort, c’est grâce à elle qu’il y avait des repas de famille à la maison, elle réunissait toujours tout le monde le dimanche."