La justice française a demandé la levée de l’immunité Jean-Marie Le Pen au Parlement européen, et a eu gain de cause. Elle compte poursuivre le fondateur du Front national pour incitation à la haine raciale.
La justice française veut poursuivre Jean-Marie Le Pen, le fondateur du Front national, pour incitation à la haine raciale après ses propos relatifs à plusieurs personnalités, rappelle Le Figaro. Le Parlement européen lui a donné gain de cause en levant la levée de l’immunité de l’eurodéputé.
Les eurodéputés ont estimé que les faits reprochés à Jean-Marie Le Pen n’avaient aucun lien avec l’activité parlementaire du fondateur et ancien président du Front national. Ils ne relevaient non plus d’une volonté de l’empêcher de siéger.
Dans une vidéo diffusée en juin 2014 sur le site du Front national, Jean-Marie Le Pen s’en était pris aux personnalités qui vilipendent son parti, notamment les chanteurs Patrick Bruel, Madonna et Yannick Noah. "On fera une fournée la prochaine fois", a-t-il dit.
Les propos de Jean-Marie Le Pen, et leur association au nom de Patrick Bruel, qui est juif, avaient suscité une vague d’indignation dans la classe politique et conduit sa fille Marine, qui préside actuellement le Front national, à se désolidariser de son père.
C’est la quatrième fois que l’immunité de Jean-Marie Le Pen, âgé de 88 ans, est levée par le Parlement européen où il siège pratiquement sans discontinuer depuis 1984. Elle l’a été à la demande de la France en décembre 1989 pour avoir surnommé Michel Durafour, alors ministre du Travail, "Durafour crématoire", puis en mars 1990 pour des propos sur "l’internationale juive".
Le Parlement européen a également levé l’immunité de Jean-Marie Le Pen en octobre 1998 à la demande de l’Allemagne. Il avait qualifié les chambres à gaz nazies de "détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale" lors d’un discours prononcé à Munich.